(24hinfo)-Piloté autrefois par le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, du Colonel Ouro-Koura Agadazi, le projet national de promotion de l’entrepreneuriat rural (PNPER) sauvé grâce aux engagements pris par le gouvernement auprès du principal bailleur de fonds, le FIDA, passe désormais sous la tutelle de la Présidence de la République avec à la manette le secrétariat d’Etat chargé du secteur informel et de l’inclusion financière. Une rencontre d’orientation s’est tenue le mercredi 22 août à Lomé à l’initiative du ‘nouveau manager’ en présence de Lisandro Martin, Directeur de la division Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA. D’une menace de clôture précoce à un recadrage le PNPER vient d’être relancé.
PNPER, objet de plusieurs missions
Lancé officiellement en 2015, le PNPER s’est fixé comme objectif de contribuer au développement de l’entrepreneuriat rural créateur d’emplois rémunérateur et durable pour les jeunes au niveau local. 1.800 micro et petites entreprises rurales seront touchées.
Malheureusement, deux ans après ce lancement, les résultats obtenus étaient jugés faibles et très en déca des prévisions sur le plan technique et financier selon une mission effectuée par une équipe du FIDA en juillet 2017.
Les raisons énumérées étaient liées entre autres au retard dans le démarrage du projet (9 mois après la date d’entrée en vigueur), la complexité du dispositif institutionnel de mise en œuvre par rapport aux capacités de la coordination opérationnelle et de ses partenaires ainsi que le délai assez long dans le processus de passation des marchés.
Quelques indicateurs ont connu un début de démarrage : les formations des personnes sur les thématiques des affaires et entreprenariat (28,48% comme taux d’exécution), formation technique (4,5%) et appui à l’élaboration des plans d’affaires (22%).
Le dispositif opérationnel mis en place et les activités de renforcement des capacités des micro et petites entreprises rurales ont été réalisés à 36%. Le financement des promoteurs n’a pas commencé. Concernant le niveau d’exécution financière, le taux de consommation est estimé à 10,02% sur le décaissement de la FIDA, 0,71% sur celui de l’Etat et de 0,59% pour les bénéficiaires.
Problème ! La mission du FIDA au Togo, menace de clôturer de façon précoce le projet parce que devenu un projet à risque. Toutefois avait formulé plusieurs recommandations en attendant la décision du Conseil d’Administration du Fonds sur la poursuite ou non du projet.
Les recommandations
Pour lever les goulots d’étranglement identifiés, le gouvernement a été enjoint de procéder à l’assainissement de la gestion financière du projet par l’apurement des dépenses non éligibles, de renforcer l’équipe de gestion financière en place par le recrutement immédiat d’un comptable national et d’un assistant comptable, la mise en place d’une équipe composés de spécialistes extérieurs avec l’appui de la FIDA pour apporter une assistance technique aux micro et petites entreprises rurales. Une étude d’évaluation du personnel du projet, des directions régionales, de l’agriculture avec l’appui d’un cabinet spécialiste en gestion des ressources humaines a été également recommandé.
Octobre 2017
En octobre c’est-à-dire moins de 4 mois après les recommandations formulées, une nouvelle mission du FIDA revient à Lomé et a noté à l’issue des évaluations des progrès et des évolutions. Le gouvernement a augmenté son appui aux primo-entrepreneurs dans la création de leur entreprise passant sa subvention de 25% à 50%. Un fonds de garantie a été également mis en place. ‘Le PNPER n’est pas clôturé, il n’est non plus suspendu, cette mission s’inscrit dans une procédure normale’, a indiqué dans le temps la cheffe de la délégation du FIDA, Esther Kasal-Coffin.
La clôture précoce du projet semble n’est plus être la voie indiquée mais plutôt une réorientation. Décembre 2017, le chef du gouvernement, Komi Sélom Klassou conduit une mission au siège FIDA à Rome pour mener des réflexions avec les premiers responsables du FIDA. A son tour, le fonds a mené des missions de suivi et d’appui au Togo respectivement du 23 janvier au 03 février 2018, du 24 au 29 mars 2018 et du 25 au 29 juin 2018, pour continuer les discussions entamées à Rome.
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Résultats : changement d’ancrage institutionnel, mobilisation d’une nouvelle équipe et l’organisation d’un atelier d’orientation. Et c’est ce dernier que le gouvernement a organisé le mercredi 22 août à Lomé avec pour objectif d’amener l’ensemble des acteurs directement impliqués dans la mise en œuvre à s’approprier des nouvelles orientations du projet et à renforcer leurs capacités sur les procédures du FIDA en matière de gestion des projets.
La rencontre a permis donc de faire découvrir au nouveau personnel, les nouvelles directives de conduite du projet notamment le cadre opérationnel et les mécanismes de financement ainsi que l’offre des services non financiers. Ceci pour les familiariser avec les fondamentaux du projet, les procédures et règles du FIDA, surtout en matière de passation des marchés et gestion financière.
‘Les acquis du projet et les partenariats envisagés permettront sans nul doute de répondre aux attentes du gouvernement, des bénéficiaires et du FIDA. Je nous invite à mettre à la disposition du PNPER tous nos talents, tout notre savoir-faire et toutes nos compétences afin de sortir ce projet de la situation de projet à risque et d’améliorer par ricochet la performance du portefeuille du Togo au FIDA qui permettra au gouvernement de mobiliser d’autres financement pour les futurs projets au profit de la population togolaise en général et du monde rural en particulier’, déclare Mazamesso Assih, Secrétaire d’État auprès de la Présidence de la République chargé de l’Inclusion Financière et du Secteur Informel.
Se faisant, le nouveau recadrage permettra estime Martin Lisandro, le directeur Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA, d’insuffler une nouvelle orientation au projet. ‘Les résultats seront bientôt effectifs sur le terrain’, assure-t-il.