
En séjour à Lomé du 06 au 10 février dans le cadre de la signature d’une convention d’accord avec l’Université de Lomé, le recteur de l’Université de Kindia de la République de Guinée est séduit par l’organisation et les infrastructures de l’Université de Lomé. Après la signature de la convention de coopération avec l’Université de Lomé, le recteur et son équipe ont visité le campus sud pour s’imprégner des innovations et des apports de l’université à la communauté. Ils en ressortent émerveillés. Le professeur Akoye Massa Zoumanigui, recteur de l’Université de Kindia, se confie dans cette interview accordée à l’équipe de la Rédaction de la Direction de la Communication et du Protocole (DCP) de l’Université de Lomé.
DCP : Monsieur le recteur, vous venez de signer une convention ce matin (le 8 février 2025) à l’Université de Lomé. De quoi était-il réellement question ?
Recteur: Nous sommes venus signer une convention de partenariat avec l’Université de Lomé, parce que nous sommes réellement dans le besoin. Nous sommes 173 enseignants-chercheurs à l’Université de Kindia, mais il n’y a que 13 titulaires de Doctorat. Donc le besoin est réel et nous venons tendre la main à l’Université de Lomé, pour avoir une porte de formation pour nos collègues enseignants-chercheurs afin que dans un proche avenir, on ne parle pas que des cadres titulaires de Licence, mais des cadres titulaires de PhD.
DCP : Que vous apporte concrètement l’Université de Lomé à travers cette convention ?
Recteur: L’Université de Kindia va recevoir de l’Université de Lomé, la qualification de ses cadres. Nous recevrons tout de l’Université de Lomé, mais le président de cette université s’est également confié à nous. Cela veut dire que quelle que soit notre taille ou notre petitesse, nous pouvons apporter quelque chose à l’Université de Lomé, donc par cette convention, nous pouvons à travers des échanges apporter beaucoup de choses à l’Université de Lomé.
DCP : Après la signature de la convention, vous avez visité quatre centres à l’Université de Lomé. Qu’avez-vous pu remarquer ?
Recteur: Ce que nous avons remarqué est épatant, et nous en devenons envieux et ambitieux. L’Université de Lomé est une institution véritablement universitaire. Toutes les infrastructures sont là. Les équipements sont disponibles. Nous avons besoin que l’Université de Kindia soit aussi construite à l’image de l’Université de Lomé. Donc, la visite qu’on nous a permis de faire, nous a apporté beaucoup de choses et elle n’a fait qu’enrichir notre bagage de comptes-rendus. Dans le futur, des missions vont être dépêchées à l’Université de Lomé. Nous enverrons des équipes techniques, des partenaires pour venir voir ce qui se passe ici à l’Université de Lomé, pour que dans un proche avenir, en obtenant un grand espace à l’Université de Kindia, on puisse avoir des infrastructures similaires à celles de l’Université de Lomé.
DCP: A quoi vont contribuerces infrastructures?
Recteur: À la vie universitaire vivante. Il nous faut une université où il fait bon vivre, une université où on tire de l’expérience, une université où des chercheurs trouvent vraiment un espace d’épanouissement scientifique, d’épanouissement intellectuel, et cela se trouve à l’Université de Lomé. Regardez, quand nous sommes rentrés dans un laboratoire de bio-digestion (le laboratoire de WASCAL), nous avons vu toutes les transformations qui peuvent se faire à l’intérieur et c’est intéressant. Quand nous sommes allés à UNIPOD Togo sur le campus sud de l’Université de Lomé, tout de suite, j’ai demandé au technicien s’il peut me produire une tondeuse et il m’a répondu : “ Oui !” En plus, j’ai vu dans ce laboratoire que très bientôt, l’Université de Lomé pourra être capable d’installer sur le territoire national, une usine de fabrication de voitures. Et cela ne se fait pas dans les milieux des mécaniciens, cela se fait dans le milieu des intellectuels ; ceux qui font de la recherche et qui matérialisent les résultats de leurs recherches par des pratiques de ce genre. C’est tout cela que nous avons vu et qui nous fait dire que lorsque vous sortez de l’Université de Lomé, vous dites :“Nous sommes sortis d’un centre universitaire où il y a des scientifiques, où il y a des chercheurs qui font valoir les résultats de leurs recherches”. Et c’est cela que nous voulons faire à l’Université de Kindia, s’il plaît à Dieu.
DCP : Auriez-vous un message à l’endroit de la communauté universitaire de Lomé ou de Kindia ou encore de la République de Guinée ?
Recteur: Mon message à l’endroit de la communauté universitaire de Lomé, c’est d’encourager tout le monde à aller dans le sens de la recherche, dans le sens de l’animation de la vie scientifique universitaire. Ceux qui sont étudiants aujourd’hui pensent qu’ils étudient, mais qu’ils n’ont pas d’avenir. Non ! L’avenir est très prometteur pour eux, si seulement ils font le travail. Parce qu’aujourd’hui, les enseignements-apprentissages ne se font plus comme avant. Les enseignements-apprentissages sont appuyés, soutenus par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Si hier, pour publier des articles dans des revues, on passait des mois, on passait des années pour avoir un retour, aujourd’hui, sur place, vous pouvez l’avoir ; et cela ne peut se faire que par la qualification des enseignements-apprentissages. C’est ce message, ce grand message que j’adresse aux étudiants de l’Université de Lomé.
En ce qui concerne les cadres, je les encourage à faire davantage et à faire mieux, parce que l’université est un service porteur de solutions. Nous, nous sommes faits pour la résolution des problèmes. Nous ne sommes pas faits pour faire l’amalgame entre la politique et l’administration. Nous sommes faits pour la science et nous sommes faits pour développer cette science afin qu’elle soit profitable à la communauté togolaise.
Et à l’endroit des universités guinéennes, en ma qualité de président de la Conférence des recteurs et des directeurs généraux, je crois que nous ne devons pas avoir honte. Venons vers les universités de la sous-région dans le cadre de la coopération Sud-Sud, pour que par leur appui, nous parvenions justement au sommet de la recherche, au sommet de la science. Nos cadres ont la volonté, ils sont nombreux, mais ils n’ont pas la qualification. C’est par une telle collaboration, par une telle coopération que nous pouvons parvenir à asseoir les bases véritables de la science et de la technologie.