Après le secteur de la santé, c’est l’alphabétisation qui passe sous le régime de la contractualisation. La signature de partenariat est intervenue en fin de semaine dernière entre la ministre en charge de l’Alphabétisation, Tchabinandi Kolani-Yentcharé et les contractants.
Ces opérateurs qui sont au nombre de douze dont six pour l’alphabétisation de base et six autres pour la post-alphabétisation ont été sélectionnés dans toutes les régions du pays.
Ils ont été retenus après un appel à candidature au cours duquel ils ont soumis des offres techniques et financières pour la mise en œuvre du Projet d’appui à l’alphabétisation fonctionnelle de femmes pour le compte de l’année 2018.
Depuis l’adoption de la stratégie nationale d’alphabétisation, le Togo a opté pour la stratégie de faire-faire. C’est une modalité de partenariat dans lequel l’Etat s’occupe de l’orientation des actions, de l’élaboration des politiques et programmes, du suivi et de l’évaluation des actions et l’opérationnalisation des actions est confiée aux opérateurs d’alphabétisation. Ces opérateurs sont ceux qui font preuve de compétence en la matière.
Parmi les opérateurs retenus, six mettront en œuvre l’alphabétisation de base. Ce type d’alphabétisation qui se réalise en huit mois consiste à apprendre à lire, à écrire et à calculer à des adultes âgés de 15 ans et plus et dans le cadre du projet, 80% de femmes sont visées. Les six autres opérateurs mettront en œuvre la post-alphabétisation qui est un programme destiné aux personnes qui sont déjà alphabétisées. Il est requis pour ces personnes que l’on puisse organiser des actions pour leur permettre de maintenir, de consolider et développer les compétences acquises en alphabétisation afin de les aider à pouvoir utiliser ces connaissances et compétences pour exercer des fonctions et des activités dont elles n’étaient pas capables en tant qu’analphabètes.
Deux raisons
Deux raisons principales poussent à mettre en œuvre le programme de post alphabétisation. La première c’est pour éviter que ceux qui ont été alphabétisés retombent dans l’analphabétisme. Selon le ministère en charge de l’alphabétisation, des études ont été réalisées et montrent que lorsque les gens sont alphabétisés et s’ils ne sont pas pris en compte dans un programme de post-alphabétisation, après une année c’est 40% seuls qui savent encore lire, écrire et calculer. La deuxième raison c’est de favoriser la rentabilisation des acquis de l’alphabétisation en donnant l’opportunité aux adultes d’améliorer leurs compétences. Cette façon de faire est encore appelée l’alphabétisation fonctionnelle ou alphabétisation formation. Cette dernière permet aux gens lorsqu’ils suivent les cours, d’être également formés dans plusieurs domaines dans la mise en œuvre et la gestion des activités génératrices de revenus, dans la protection de l’environnement, en matière de santé, surtout la santé de reproduction.
Pour la ministre en charge de l’Action sociale, le Togo s’est engagé dans la lutte contre l’analphabétisme des adultes depuis bientôt cinq décennies. A en croire, Mme Kolani-Yentcharé, le pays a expérimenté beaucoup d’approches en partant de l’alphabétisation traditionnelle à l’alphabétisation fonctionnelle qui a été réalisée par le ministère des Affaires sociales qui avait en charge le dossier. Mais d’après la ministre, le pays s’est rendu compte à un moment donné que l’institutionnel seul ne pouvait pas venir à bout de ce phénomène parce qu’il y avait à l’époque plus de 50% de la population adulte analphabète. Raison pour laquelle, au dire de l’oratrice, le pays a donc adopté comme beaucoup d’Etats de la sous-région la stratégie de faire-faire.
La ministre a rappelé que chaque année le gouvernement met à disposition 100 millions de F CFA pour réaliser un projet d’appui à l’alphabétisation fonctionnelle des femmes dont 20 places réservées aux hommes. Mme Kolani-Yentcharé a exhorté ces opérateurs déjà « expérimentés » à exploiter tous les outils et instruments que le gouvernement a mis à leur dispositions pour un travail de qualité sur le terrain, précisant qu’un suivi-évaluation sera fait pas un cabinet privé et dont les résultats détermineront la poursuite ou non du partenariat avec eux.
Les opérateurs ont présenté brièvement à la ministre leurs structures, les zones dans lesquelles elles interviennent et les activités déjà menées sur le terrain. Les directeurs exécutifs de Conseils gestion appui aux territoires initiatives des collectivités pour la bonne gouvernance (CONGAT/ICB), et de l’Association chrétienne pour l’alphabétisation et la traduction de la bible en langue ifè (ACATBLI), respectivement Afélété Atigaku et Agbémadon Akoété ont, au nom des opérateurs, exprimé leur gratitude au ministère et à travers lui le gouvernement pour les avoir confié l’opérationnalisation du projet d’alphabétisation. Ils ont promis de mener un travail de qualité pour mériter la confiance placée en eux.
24heureinfo et Atop