
Le Laboratoire de Recherche sur la Littérature Africaine et Francophone (LaRLAF), rattaché au département des Lettres Modernes de l’Université de Lomé, a tenu mercredi 14 mai 2025 la deuxième journée de réflexion de son cycle thématique. L’initiative, qui a réuni étudiants et chercheurs autour du thème « Quelle place pour la création artistique à l’ère de l’intelligence artificielle ? », a été marquée par une conférence du professeur Mawusse Kpakpo Akue Adotevi, philosophe et directeur de l’ISICA.
La conférence, modérée par le professeur Martin Dossou Gbenouga, directeur du Village du Bénin, a exploré les rapports entre la créativité humaine et les capacités des intelligences artificielles (IA). Le conférencier a abordé le sujet sous l’angle épistémologique, interrogeant la nature même de la création artistique.
Création et imagination : l’IA peut-elle rivaliser ?
Pour le Professeur Akue Adotevi, la création artistique repose sur un équilibre subtil entre raison et sentiment. « Dans chaque œuvre, il y a une part de subjectivité humaine, une fonction de l’imagination, propre à l’homme », a-t-il affirmé. Selon lui, bien que les IA puissent produire des œuvres dans différents domaines (littérature, musique, arts plastiques), leur capacité à créer demeure limitée par l’absence d’imagination autonome.
Le philosophe a soulevé plusieurs interrogations : Quelle est la valeur d’un roman généré par une IA ? Peut-on considérer une machine comme un artiste à part entière ? Pour y répondre, il insiste : « L’intelligence est nécessaire, mais la création artistique est avant tout une fonction de l’imagination. Or, celle-ci est humaine par essence. »
Entre fascination et vigilance
Le professeur reconnaît les prouesses techniques des IA, mais alerte sur les risques de dérives. « La civilisation humaine glisse vers une robotisation, où l’usage intensif des IA pourrait redéfinir nos modes de pensée, de travail, et même de création », a-t-il mis en garde.
La rencontre s’est conclue sur un appel à la réflexion critique face aux transformations en cours. Le LaRLAF entend poursuivre ces échanges pour stimuler la pensée autour des enjeux contemporains entre technologie, culture et humanité.
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