
Le Togo amorce un tournant stratégique dans sa lutte contre la corruption : former les esprits dès le plus jeune âge. À travers un projet d’envergure, lancé officiellement le 3 juillet 2025, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) engage le système éducatif dans un processus inédit d’intégration des valeurs d’intégrité et d’éthique dans les curricula scolaires.
Présenté à la presse ce mardi à Lomé par le président de la HAPLUCIA, Kimelabalou Aba, en compagnie du ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Isaac Tchiakpé, ce projet place l’éducation au cœur de la prévention. Il s’inscrit dans le prolongement des engagements internationaux du Togo, notamment l’article 13-c de la Convention des Nations Unies contre la corruption, et s’appuie sur le plan stratégique 2019-2023 de la HAPLUCIA.
Former une génération responsable
Au-delà d’une réforme de programme, les autorités évoquent une vision politique forte : forger, dès le banc de l’école, une génération de citoyens éthiques, conscients du bien public et armés contre les tentations de la corruption. « Ce n’est qu’en instillant les valeurs de probité dans les jeunes esprits que nous bâtirons une société plus juste », a affirmé le ministre Tchiakpé, soulignant que la lutte durable contre la corruption commence par une éducation à la base.
Trois phases, deux formules, une ambition nationale
Le projet, d’un coût global de 650 millions de FCFA, s’étalera sur trois ans (janvier 2025-juillet 2028) et comprendra trois étapes : une phase de pré-test, une phase d’extension, puis une généralisation à l’ensemble des établissements scolaires du pays.
Deux approches pédagogiques sont prévues :
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Formule intégrée : pour l’enseignement primaire et secondaire, les notions liées à la lutte contre la corruption seront intégrées dans les disciplines existantes.
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Formule modulaire : pour l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, des modules spécifiques seront développés.
Le pré-test débutera notamment dans les lycées de Légbassito, Adidogomé et Kara Sud, ainsi qu’au Centre régional de formation professionnelle de Kara. À l’université, il sera expérimenté à l’ENA, aux facultés de droit et de science politique des universités de Lomé et de Kara.
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