Dans une lettre adressée au ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara mercredi 2 février 2022, le collectif du monde éducatif du Togo (CMET) a accusé le gouvernement « de promesse non tenue » conformément à ses engagements pris dans le protocole d’accord signé en 2018. Toutefois, l’organisation syndicale soumet de nouveau deux doléances des enseignants aux autorités sans signifier les actions en vue en cas de non satisfaction.
Intégralité de la lettre du CMET
Objet : Mécontentement des enseignants
Monsieur le Ministre,
Le collectif du monde éducatif du Togo (CMET) a suivi avec grand intérêt les derniers développements dans le secteur éducatif et c’est avec déception que le collectif par la présente s’adresse à vous. Avant tout le collectif tient d’une part à vous remercier pour tous vos efforts qui ont contribué à la suspension de la seconde grève des 10 et 11 Novembre de la Fédération des Syndicats de l’Education Nationale (FESEN). Cette suspension de la grève a effectivement permis de réhabiliter la majorité des directeurs démis de leur responsabilité mais pas tous car actuellement il reste 174 directeurs qui ne le sont pas.
Le collectif voudrait d’autre part vous signifier que si les enseignants ont fait usage de la grève que vous qualifiez d’illégale, c’est parce que la partie gouvernementale n’a pas respecté les accords. Le protocole d’accord signé en mars 2018 a connu une violation à partir de 2019 par la non indexation de la prime au salaire. Ceci constitue une violation claire de la disposition du protocole qui vise à améliorer progressivement les primes accordées aux enseignants. Après une grogne suivie d’une grève lancée par la FESEN en Novembre 2020, le protocole d’accord fut relu le 11 janvier 2021 pour légitimer la violation. Selon la relecture, il doit être octroyé aux enseignants une Gratification Exceptionnelle à partir de janvier 2021. Aujourd’hui nous sommes en février 2022 et rien n’a été jusqu’ici fait malgré toutes les propagandes médiatiques faites à ce propos en décembre 2021.
Monsieur le Ministre, au vu de tout ce qui précède, ne sommes-nous pas en droit de dire que c’est une véritable insulte à notre corporation ? Le silence de notre part ne serait-il pas une mise en cause des qualités liées à la profession enseignante? Le silence de notre part sera un silence complice et coupable car il est contraire aux valeurs civiques et morales que nous inculquons aux citoyens de demain face à l’injustice. Non ! Nous aimons tant notre cher pays le Togo pour être complices de cela. C’est pour cela que dans la pléiade de problèmes à laquelle le secteur éducatif fait face, le collectif ne vous soumettra que deux problèmes brûlants qui sont :
La réhabilitation des 174 autres directeurs toujours démis de leur responsabilité. Le versement de la Gratification Exceptionnelle aux enseignants.
Lire aussi-Togo : Le gouvernement lâche du lest pour calmer les enseignants
Nous ne saurons terminer sans mentionner cette citation d’un sage chinois : << si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire la guerre qui pourrait durer des décennies et coûter cher en vies humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre vingt ans et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous sera très facile de vaincre. »>
Lire aussi-Primes : le gouvernement va verser 1 milliard aux enseignants d’ici juin