Le syndrome de l’imposteur donne à celui qui en souffre le sentiment de ne pas mériter la place qu’il occupe. Celui qui cause un profond malaise est bien souvent lié à la mauvaise estime de soi.
Le syndrome de l’imposteur a été dévoilé pour la première fois au début des années 1980, aux Etats-Unis. Pauline Lance et Susanne Imes, deux psychologues, ont étudié à l’époque pas moins de 150 femmes diplômées exerçant des métiers prestigieux et reconnus pour leurs compétences. Pourtant, chacune d’entre elles assurait simplement avoir eu de la chance de décrocher le poste. La plupart pensaient qu’on les surestimait. En bref, qu’elles ne le méritaient pas et que quelqu’un allait forcément finir par s’en rendre compte… Voilà très exactement ce que procure le syndrome de l’imposteur. Un profond malaise, additionné parfois à des réactions disproportionnées telles qu’un travail acharné. Vous vous sentez concernés ? Probablement, puisque selon Sciences Humaines, 70% des gens auraient déjà été touchés par ce syndrome au moins une fois dans leur vie.
Le syndrome de l’imposteur, au travail comme dans la vie privée
Bien souvent, le syndrome de l’imposteur touche ceux qui se trouvent en pleine période de transition : un nouveau cursus, une nouvelle école, une promotion, un nouveau travail, … Mais si le syndrome de l’imposteur est principalement visible dans la vie professionnelle, il est pourtant loin de s’y limiter. En effet, il concerne également la vie privée. Les psychologues l’évoquent principalement chez les parents qui sous-estiment leur aptitude à s’occuper des enfants. Sinon dans un couple, lorsque l’un a l’impression d’être trop valorisé par rapport à l’autre.
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Quels sont les profils types qui développent ce syndrome ?
Dans les colonnes de Sciences Humaines, la psychologue Valérie Young souligne les différents types de profils qui ont tendance à développer le syndrome de l’imposteur. Les étudiants, les chercheurs, les universitaires et les créatifs en font partie. Mais surtout ceux qui réussissent très jeunes, ceux qui ont une brillante carrière ou encore ceux qui possèdent un génie naturel. Elle évoque également les enfants aînés, les minorités sociales, les discriminés ou les auto-entrepreneurs.
Syndrome de l’imposteur : une spécificité féminine ?
A en croire les psychothérapeutes et spécialistes Élisabeth Cadoche et Anne de Montarlot, les femmes seraient plus sujettes au syndrome de l’imposteur que les hommes. Tout d’abord car elles ont tendance à subir une forte pression pour être davantage performantes et donner une bonne image d’elles-même. Les femmes ont tendance également à rester sous-représentées aux postes à responsabilités, et celles qui y parviennent sont bien souvent exposées à la critique. Et, il faut bien l’avouer, les clichés ont encore la vie dure : les femmes savent-elles vraiment s’exprimer publiquement ? Les femmes savent-elles négocier ? Les femmes sauront-t-elles gérer des dossiers importants ? Difficile dans ce contexte d’avoir confiance en soi…
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