
David Malpass, nommé en 2019 par Donald Trump à la tête de la Banque mondiale et accusé par Al Gore d’être climatosceptique, a annoncé mercredi qu’il démissionnerait d’ici au 30 juin, avec un an d’avance.
Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a annoncé mercredi 15 février qu’il quitterait son poste d’ici au 30 juin, avec un an d’avance, en pleine réforme de l’institution, poussée à en faire plus sur la question climatique.
Le groupe « est fondamentalement solide, financièrement viable et bien placé pour accroître son impact sur le développement face aux crises mondiales urgentes », a-t-il déclaré dans un communiqué, y voyant « une opportunité pour une transition de direction en douceur ».
Treizième président de la Banque mondiale, David Malpass, 66 ans, avait été nommé pour cinq ans en avril 2019, sur proposition de Donald Trump. Les raisons de sa démission, prévue d’ici le 30 juin, soit près d’un an avant la fin de son mandat, n’ont pas été précisées. David Malpass a, dans une note envoyée aux équipes de la Banque mondiale, et que l’AFP a pu consulter, évoqué « de nouveaux défis ».
Climat
Il s’était récemment trouvé sous le feu des critiques, accusé par l’ancien vice-président américain, Al Gore, d’être climatosceptique et de n’avoir pas su renforcer le financement de projets climatiques dans les pays en développement.
Lors d’une table ronde organisée par le New York Times, David Malpass avait refusé à trois reprises de dire s’il reconnaissait le rôle des énergies fossiles dans le réchauffement climatique. « Je ne suis pas scientifique », avait-il fini par déclarer, incité par le public. Or, de nombreux pays membres de la Banque mondiale poussent pour que l’institution soit moteur en matière, notamment, de changement climatique.
Les organisations environnementales ont salué son départ. « Sous David Malpass, la Banque mondiale a perdu un temps précieux dans la lutte contre le changement climatique. Non seulement il n’a pas réussi à arrêter les actions qui alimentent le chaos climatique et l’injustice, mais Malpass a fait pression pour des politiques favorables à Wall Street qui vont à l’encontre de l’intérêt public », a tweeté Friends of the Earth.
Une réforme de l’institution, afin qu’elle réponde mieux aux besoins de financement des pays en développement, a été lancée en octobre sous l’impulsion de certains pays membres, notamment des États-Unis. La première phase de mise en œuvre devrait débuter en avril.
« Je remercie David Malpass pour ses services en tant que président de la Banque mondiale et pour son engagement à assurer une transition en douceur », a déclaré dans un communiqué la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen. Pour son successeur cependant, la ministre a appelé de ses vœux un « processus de nomination transparent, fondé sur le mérite et rapide ».
Avec AFP
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