
Le milliardaire, initialement recruté pour sa rigueur économique, tire sa révérence après quatre mois tendus à Washington. Une séparation sans éclat avec Donald Trump.
Une sortie peu glorieuse pour le patron de Tesla
C’est un départ qui ne surprend guère, mais qui laisse un goût amer. Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX, n’est plus conseiller spécial du gouvernement américain. Sa mission ? Réduire les dépenses bureaucratiques jugées excessives. Mais après à peine quatre mois, le ton a changé. L’homme d’affaires sud-africain claque la porte, dénonçant une « inefficacité institutionnelle » et un projet de loi qu’il juge contre-productif.
Dans une interview prévue pour le 1er juin, Musk fustige le texte en question, accusant ses auteurs de « saboter le travail du ministère de l’Efficacité gouvernementale », une structure récemment créée pour moderniser l’action publique. Fidèle à son style provocateur, il lâche : « Une loi peut être grande ou elle peut être belle. Mais je ne sais pas si elle peut être les deux. »
Trump et Musk : une relation vouée à l’échec
Entre Elon Musk et Donald Trump, l’alliance semblait presque naturelle : deux figures polarisantes, adeptes de coups médiatiques et d’innovations à grande échelle. Pourtant, cette entente n’aura été qu’éphémère. Selon la chercheuse Anne Kraatz, interrogée sur LCI, « le clash était inévitable. Deux égos de cette taille ne pouvaient pas durer ensemble. »
À Washington, les observateurs politiques ne s’étonnent guère de la rupture. « Cette romance n’allait jamais se conclure par un mariage », ironise la spécialiste, soulignant que les désaccords idéologiques couvaient depuis plusieurs semaines.
Tempête chez Tesla et SpaceX
La déroute politique ne fait qu’accentuer les difficultés d’Elon Musk sur le front industriel. En Europe, Tesla fait face à un net recul de ses ventes. En cause : les prises de position controversées de son fondateur, notamment son soutien affiché à des figures de l’extrême droite.
SpaceX, de son côté, enchaîne les déconvenues. Le lancement du 27 mai s’est soldé par un nouvel échec, le troisième d’affilée. Des revers qui affaiblissent Musk, autrefois présenté par Trump comme l’incarnation du rêve américain et de la conquête spatiale.
À quelques mois de l’élection présidentielle, l’image d’un tandem visionnaire s’est effondrée. Reste un constat : dans le monde politique comme dans l’espace, la trajectoire de Musk n’a rien de linéaire.
Lire aussi-« »Ferme ta bouche », « Tu n’es pas le président » : le fils X d’Elon Musk à Donald Trump