La scène s’est produite mardi 8 juin après-midi, alors que le président de la République se trouvait en déplacement dans la Drôme, à la rencontre de restaurateurs. Un homme a giflé Emmanuel Macron tandis que ce dernier s’approchait des quelques personnes présentes à la sortie du lycée hôtelier de Tain-L’Hermitage pour les saluer.
Sur un extrait diffusé sur Twitter, un individu placé derrière une barrière agrippe le bras droit du chef de l’Etat et lui porte un coup sur la joue gauche, juste après lui avoir lancé « Montjoie Saint-Denis ! », une expression utilisée par les royalistes, et « A bas la macronie ! ».
Les agents de sécurité assurant la protection du chef de l’Etat sont rapidement intervenus et deux hommes ont été interpellés, a appris franceinfo de source proche. Ils ont été placés en garde à vue pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Selon le procureur de la République de Valence, Alex Perrin, il s’agit de deux Drômois âgés de 28 ans qui n’auraient pas d’antécédents judiciaires, « mais cela demande examen complémentaire ». « Une plainte sera déposée par le préfet de la Drôme », précise-t-il dans un communiqué.
L’Elysée évoque une « tentative de gifle », et confirme qu’Emmanuel Macron poursuit sa visite. Celle-ci doit se terminer par la visite de l’Institut des vocations pour l’emploi, créé par le groupe LVMH pour les jeunes adultes de 25 à 30 ans n’ayant ni formation, ni diplôme, ni emploi. La visite du président de la République dans la Drôme constitue la deuxième étape de son tour de France.
Forte émotion dans la classe politique
Dans les minutes et heures qui ont suivi l’agression, de nombreux représentants politiques ont condamné l’incident et adressé leur soutien au chef de l’Etat. Dès le début des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a pris la parole pour dénoncer cette agression et en appeler à « un sursaut républicain ». Xavier Angeli, maire de Tain-l’Hermitage, a condamné l’agression d’Emmanuel Macron, et affirmé que le président de la République avait « très bien réagi ».
Selon une source sur place, il n’y a « pas [eu] d’erreur de sécurité » dans le dispositif. Les précautions nécessaires avaient été prises, mais « le risque zéro est impossible ». Aucun renforcement de la sécurité n’est à prévoir, selon cette même source.
Le chef de l’Etat a réagi mardi soir dans une interview accordée au Dauphiné libéré. « Il faut relativiser cet incident qui est, je pense, un fait isolé. (…) Il faut respecter les fonctions dans la République et je ne lâcherai jamais ce combat », a-t-il affirmé.