Le président déchu du Niger Mohamed Bazoum a saisi mercredi 20 septembre 2023 la justice ouest-africaine (Cédéao) pour obtenir sa libération et le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans son pays, près de deux mois après un coup d’État opéré par des militaires qui l’ont renversé et le séquestrent toujours.
« Nous demandons (…) au vu de la violation des droits politiques, que l’État du Niger soit condamné au rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel par la remise du pouvoir au président Bazoum qui doit continuer de l’exercer jusqu’à la fin de son mandat le 2 avril 2026 », a déclaré le 20 septembre à l’AFP son avocat sénégalais, Maître Seydou Diagne.
La requête déposée devant la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) le 18 septembre invoque « l’arrestation arbitraire » et « la violation de la liberté d’aller et venir » du président Mohamed Bazoum, de sa femme Haziza et de son fils Salem, détenus avec lui au palais présidentiel depuis le 26 juillet.
Motif d’espoir
Selon Maître Diagne, ses « clients sont victimes de graves et intolérables violations des droits de l’homme. Ils ont le droit de saisir les juridictions compétentes. Ca ne peut pas aggraver leur situation, c’est un motif d’espoir que justice leur soit rendue ». En cas de décision favorable, « l’État du Niger a(ura) l’obligation juridique d’exécuter la décision », a-t-il assuré.
La Cedeao est également soutenue par la France, engagée dans un bras de fer avec le régime militaire. Paris a suspendu début août la délivrance de visas à Niamey pour entrer sur son territoire. Paris refuse aussi le retour en France de son ambassadeur à Niamey, Sylvain Itté, « pris en otage » selon Emmanuel Macron, et dont l’expulsion a été ordonnée par les généraux au pouvoir fin août.
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Le régime militaire se tourne notamment vers le Mali et le Burkina voisins, également dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par un coup d’Etat, avec qui il a lancé samedi une coopération de défense, avec la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
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Avec AFP