Si le président sortant, Nicolas Maduro, revendique sa victoire avec 51 % des voix, l’opposition dénonce un résultat incohérent avec les sondages de sortie des urnes, tandis que la communauté internationale fait part de son profond scepticisme.
Selon les résultats officiels du scrutin présidentiel de dimanche au Venezuela, le président sortant Nicolas Maduro aurait récolté 51,2 % des suffrages, sept points de plus que son rival, Edmundo Gonzalez Urrutia. Un résultat contesté par l’opposition, qui revendique la victoire avec 70 % des voix.
Au terme d’une campagne semée d’embûches, Edmundo Gonzalez, qui avait remplacé au pied levé la très charismatique figure de l’opposition , Maria Corina Machado, déclarée inéligible, était pourtant très largement en tête des sondages, avec plus de 20 points d’avance sur le président sortant. L’opposition, de concert avec la communauté internationale, dénonce une fraude électorale massive, entachée d’irrégularités.
Résultat incohérent
Selon le décompte officiel, le président sortant aurait récolté plus de 5,1 millions de votes, contre 4,4 millions pour Edmundo Gonzalez. Une aberration, selon Maria Corina Machado, qui dénonce une « violation grossière de la souveraineté populaire ».
Et pour cause, d’après un sondage effectué à la sortie des urnes par le cabinet Edison Research, Edmundo Gonzalez aurait obtenu 65 % des suffrages, 34 de plus que Nicolas Maduro. Selon Research Edison, « Nicolas Maduro est non seulement très en retard au sein des groupes sociaux acquis à l’opposition, comme les jeunes et les urbains, mais aussi parmi ce qui était [son] principal électorat […], à savoir les votants de 60 ans et plus et les électeurs ruraux ».
Vague d’irrégularités
Les principaux soupçons concernent la transmission des résultats, qui s’effectue par voie informatisée, puisque le vote est électronique. « Le Conseil national électoral lui-même a reconnu qu’une attaque terroriste avait eu lieu contre le système informatique », explique Yoletty Bracho, maître de conférences en science politique à l’université d’Avignon, qui a pu assister au déroulement du scrutin à Caracas.