
La dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) ne veut pas lâcher l’affaire Bolloré. Face à la presse mardi 2 mars à Lomé, la DMK qui a soutenu Agbéyomé Kodjo à la présidentielle de février 2020 invite le chef de l’Etat togolais à « tirer les conséquences de la décision du tribunal de Paris », tout en qualifiant de « haute trahison », la concession du port autonome de Lomé au géant français.
« La DMK constate que les faits reprochés et établis, faisant de Monsieur Faure Gnassingbé, premier magistrat de notre pays un corrompu, sont constitutifs de crime de haute trahison », indique la déclaration liminaire lue devant les médias. De ce fait, demande -t-elle la publication du contenu de la convention de concession du port afin d’éclairer les togolais.
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Droit de réserve
Depuis la décision du tribunal de Paris, le gouvernement togolais s’est réservé d’évoquer le sujet publiquement. Le ministre de la communication et porte-parole de l’exécutif , professeur Akodah Ayewouandan a été catégorique chez nos confrères de TV5 monde : « La position du gouvernement est de ne pas commenter une procédure en cours dans les juridictions d’un pays étranger ».
Ce que conteste la Dynamique qui exige des explications autour du contrat et son annulation pure et simple.
« Celui qui se trouve à la tête de notre pays et à qui il revient de défendre notre intérêt et pour ses propres intérêts il brade le port autonome qui est l’une des ressources principales de notre pays », lâche de son côté, Adjamagbo-Johnson kafui, coordinatrice de la Dynamique Mgr Kpodzro.
A l’origine, une plainte de Jacques Dupuydauby
Les soupçons sur les activités africaines de Vincent Bolloré ont été nourris par les plaintes d’un de ses anciens associés, le Franco-Espagnol Jacques Dupuydauby, qu’il avait évincé du port de Lomé en 2009 et attaqué en justice avec succès.
Dans cette affaire, le directeur général de Bolloré, Gilles Alix, est mis en examen pour les mêmes qualifications que son patron ainsi que le groupe. Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international d’Havas est, lui, poursuivi pour « abus de confiance » et « faux et usage de faux ».
Le groupe Bolloré avait déjà « formellement » contesté avoir commis des irrégularités en Afrique où il gère seize terminaux portuaires.