
La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Togo a annoncé mercredi 15 avril, la création d’un observatoire pour s’assurer du respect des droits de l’homme pendant la période de l’état d’urgence sanitaire. Des cas de violation des droits de l’homme seront recensés.
Décrété le 1er avril par le chef de l’état pour une période de trois mois, l’état d’urgence sanitaire a été suivi de plusieurs autres mesures restrictives dont le couvre-feu imposé de 20 heures à 6 heures à Lomé et à Sokodé (Nord Togo), deux villes épicentres de la pandémie de coronavirus.
L’état d’urgence est une mesure d’exception que l’exécutif a eu recours pour protéger la sécurité nationale, l’ordre public et la santé publique conformément à l’article 14 de la Constitution. « L’état d’urgence a pour particularité de donner des pouvoirs supplémentaires aux autorités administratives et de restreindre les libertés individuelles et collectives. Il s’agit donc d’une période particulièrement sensible pour l’exercice des droits de l’homme, d’où la création par la CNDH d’un observatoire », explique la CNDH.
La Sous-commission promotion et protection des droits de l’homme de la Commission assure la coordination des activités de l’observatoire. Les antennes régionales de la CNDH sont aussi mises à contribution. « Elles doivent recenser et transmettre sans délai à l’observatoire les cas de violation des droits de l’homme collectés durant cette période d’exception », assure Madame Polo Nakpa, présidente de la CNDH.
Rôle d’assistance
Dans un communiqué publié au lendemain de la déclaration de l’état d’urgence par le président de la République, le 2 avril, la CNDH avait déclaré conformément à son rôle consultatif, qu’elle « reste aux côtés du gouvernement pour observer la mise en œuvre de l’état d’urgence sanitaire » et qu’elle « lui fera régulièrement ses observations et recommandations sur l’application de cette mesure dans le respect des droits de l’homme ».
Pour le fonctionnement de l’observatoire, la Commission « sollicitera la part de certaines organisations de défense des droits de l’homme un partage d’informations », assure-t-on.