La population de la préfecture du Golfe, représentée par des chefs traditionnels et des groupes organisés, a été édifiée lundi 8 avril 2024 sur les avantages du régime parlementaire voté à l’Assemblée nationale le 25 mars dernier.
Cette initiative de l’Assemblée nationale togolaise sur instruction du chef de l’Etat se déroule du 8 au 10 avril sur toute l’étendue du territoire nationale. Elle s’inscrit dans le cadre d’une tournée nationale d’information et d’écoute de la population, relative à la révision de la constitution togolaise. L’objectif est d’informer et d’expliquer à la population à la base, le nouveau régime voté, de recueillir leurs préoccupations et contributions, en vue d’enrichir la constitution et permettre aussi à toute la population d’être au même niveau de compréhension.
Les travaux de cette rencontre d’information, d’échange et d’écoute ont consisté en une présentation du professeur Adama Mawulé Kpodar, président de l’Université de Lomé, sur le régime politique en question, notamment sur ses avantages et inconvénients, suivie d’un débat. S’agissant des caractéristiques des régimes politiques, il s’est appesanti sur la définition de la constitution, le bien-fondé et la nécessité d’un régime politique, son adaptation et l’urgence de le faire évoluer selon la situation politique.
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Pr Kpodar a saisi l’occasion pour relever les avantages d’un régime parlementaire. « Ce régime est fondé sur la légitimité populaire, notamment l’arbitrage du peuple. Il force à la collaboration et à la cohésion, obligeant très souvent à une alliance ou à une coalition à la représentation nationale. Il permet d’aborder le futur avec beaucoup plus de sérénité. C’est un régime de l’efficience gouvernementale, au point où les ministres doivent obligatoirement produire les résultats qu’on attend d’eux, au risque de se faire relever de leur fonction », a expliqué le professeur Kpodar.
Parlant de l’inconvénient que pourrait avoir ce régime, le député Innocent Kagbara a indiqué qu’il réside dans « le mouvement d’humeur » à l’Assemblée qui pourrait être à l’origine d’un vote abusif et conduire à la destitution de l’autorité.
« Ces échanges nous ont permis de bien comprendre ce qu’est un régime parlementaire, de comprendre exactement la différence, sinon la nuance qui existe entre le régime parlementaire et le régime semi-présidentiel. C’est vrai qu’il y a des avantages et inconvénient, mais après tout ce que nous avons eu comme information, nous pouvons dire que les avantages l’emportent sur l’inconvénient. Nous représentons une population à la base et donc la doléance est qu’on puisse nous permettre de relayer l’information, ne serait-ce que dans un cadre acceptable, afin que la population à la base puisse être au même niveau d’information, pour la cohésion nationale », a confié Mme Simwai Hezouwè, membre du bureau national du mouvement des jeunes sans frontière pour le développement.
Ibrahima a remercié les chefs traditionnels et les groupes organisés présents pour leur participation active au débat. « J’espère que nous avons su répondre à vos préoccupations. De toutes les manières vous pouvez toujours nous faire parvenir les questions restées en suspens. Nous avons énuméré les avantages d’un régime parlementaire et comme quelqu’un l’a dit tantôt, on ne peut que comparer deux choses. Essayons donc le régime parlementaire. Ce n’est pas un chemin sans issue. Si chemin faisant nous nous rendons compte que nous n’avons pas fait le bon choix, cette même constitution nous donne les moyens de revenir sur nos pas. Nous ne perdons donc rien en faisant ce saut. Nous ne perdons rien en expérimentant le régime parlementaire. Pour les pays que nous connaissons, ils n’ont que des profits en adoptant ce régime. Je sais compter sur vous, pour également répandre ce que vous avez écouté à ceux-là qui n’ont pas eu la chance d’être dans cette salle », a fait remarquer la cheffe de la délégation parlementaire.
Avec ATOP