
Depuis la cuisante défaite de son candidat à la présidentielle du 22 février, l’Alliance nationale pour le Changement (ANC), parti fondé par Jean-Pierre Fabre joue ses dernières cartes. Et pour résister encore aux dernières vagues, le parti vient de jeter son dévolu sur Monseigneur Fanoko Kpodzro, ancien archevêque de Lomé, taxé d’intrus sur la scène politique togolaise.
Hier sollicité comme « un sage », un « médiateur », aujourd’hui il est devenu l’oiseau à abattre, un dérangeant. Dans une lettre datée du 16 avril envoyée à l’ancien archevêque de Lomé, Monseigneur Fanoko Philippe Kpodzro suite à sa sortie du 8 avril devant la presse, et, au cours de laquelle il accusait les responsables de l’opposition de « traites », l’ANC nie tout en bloc et promet de traduire le prélat devant la conférence des évêques du Togo ou les tribunaux. Le parti exige des preuves.
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« Le président de l’ANC, n’a jamais rencontré ni Gnassingbé Eyadéma, ni Faure Gnassingbé en tête-à-tête encore moins reçu le moindre centime d’eux ou du pouvoir en place » soutient Patrick Lawson-Bankou, vice-président. La lettre dont ampliation a été faite à la conférence des évêques du Togo, à son président, à l’archevêque de Lomé, aux dignitaires d’autres églises, et à certains partis de l’opposition, cite pêle-mêle les accusations que réfute le parti. « Monseigneur, vous vous trompez. Nous ne nous taisons pas parce que nous nous sentons coupables d’un quelconque manquement à l’éthique. Notre silence concerne vos insultes avant l’élection présidentielle et face à vos appels à la mobilisation après cette élection est un signe de dignité, de sérénité et la manifestation de la confiance en nous. Une attitude fondé sur le respect des valeurs cardinales de notre lutte : vérité, conviction et persévérance», indique le Courrier.
L’ANC, principal parti politique de l’opposition a connu un cinglant désaveu lors de la présidentielle du 22 février, à laquelle s’est présenté son président Jean-Pierre Fabre, crédité de moins de 5%, un score jamais obtenu. Si le parti a à travers quelques courriers contesté les résultats, il s’est abstenu d’appeler ses partisans à réclamer sa victoire comme à la présidentielle de 2010 et 2015 dans les rues.
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Agbéyomé Kodjo, soutenu par Monseigneur Kpodzro continue de réclamer « une victoire volée » et s’est d’ailleurs autoproclamé président.