Triste nouvelle en ce début d’année pour le Togo et particulièrement pour l’église catholique. Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, ancien archevêque émérite de Lomé en exil depuis trois ans est mort. L’homme de Dieu qui a joué un rôle capital dans l’histoire politique du pays s’en est allé sans réussir à unir l’opposition togolaise et voir l’alternance politique qu’il souhaitait.
Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, 93 ans dont 40 années en tant qu’évêque, a pris sa retraite en 2007 de pasteur de l’église mais pas celle d’« acteur politique ». Depuis, il reste très actif sur la scène politique togolaise. Ayant pris fait et cause pour l’opposition à Faure Essozimna Gnassingbè, il milite pour une alternance qu’il souhaite, selon ses propres mots, vivre avant de quitter le monde des vivants.
Président de la Conférence nationale souveraine organisée pour sortir le pays de la crise politique en 1991, président du haut-commissariat de la République chargé de rédiger la Constitution de 1992… L’homme est bien connu de ses compatriotes, qui gardent de lui l’image d’un sage de la nation. Mais, depuis trois ans, ses prises de position fracassantes, son franc-parler et parfois ses injures lors de ses différentes sorties médiatiques lui valent de nombreuses critiques, y compris parmi certains de ses anciens proches.
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En 2019, lors de sa tentative de rassembler les forces de l’opposition pour les élections municipales et la présidentielle, il se heurte à ceux qui préfèrent faire cavalier seul, telle l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre. Il parvient tout de même à rallier à sa cause Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, première femme à briguer la magistrature suprême en 2010, et surtout Agbéyomé Kodjo, ex-Premier ministre, qui deviendra candidat de la DMK – et du « Saint-Esprit », d’après Mgr Kpodzro – à la présidentielle face à Faure Gnassingbé.