Paludisme : Le Togo et le Bénin lancent une campagne transfrontalière harmonisée de chimioprévention
Une réponse concertée à un fléau commun. C’est à Kémérida, localité frontalière entre le Togo et le Bénin, que les autorités sanitaires des deux pays ont procédé ce mardi 22 juillet au lancement officiel d’une campagne transfrontalière harmonisée de chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS).
L’initiative, placée sous la houlette du ministère togolais de la Santé et de l’Hygiène publique à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), bénéficie de l’accompagnement technique et financier de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030.
Une synergie d’action entre pays voisins
La CPS vise à administrer de manière préventive un traitement antipaludique aux enfants de 3 à 59 mois, particulièrement vulnérables pendant la saison pluvieuse. Mais dans les zones frontalières comme celles qui relient le Togo, le Bénin, le Burkina Faso et le Ghana, la forte mobilité des populations complique l’efficacité des campagnes isolées. Il n’est pas rare que des enfants reçoivent deux fois le traitement, ou passent complètement à travers les mailles du filet.
C’est pour répondre à ce défi que la campagne harmonisée entre le Togo et le Bénin a été conçue. Elle ambitionne une coordination optimale entre les zones sanitaires frontalières, une synchronisation des calendriers et une meilleure sensibilisation communautaire. La cérémonie de lancement a notamment été marquée par l’administration symbolique de la première dose de traitement à un enfant, un geste fort pour encourager l’adhésion des communautés.
Des chiffres qui parlent
Prenant la parole au nom du ministre de la Santé, Dr Katchoou Wiyao, directeur préfectoral du Centre hospitalier préfectoral (CHP) de Pagouda, a souligné l’importance cruciale de cette opération : « Le paludisme continue de faire des ravages, notamment chez les enfants. Il est de notre devoir de tout mettre en œuvre pour leur assurer une protection efficace. »
Le Togo a enregistré en 2024 plus de 2,1 millions de cas confirmés de paludisme, dont plus de 640 000 chez les enfants de moins de cinq ans. Le bilan humain est lourd : 993 décès, dont 689 chez les tout-petits, selon les données révélées par Dr Atékpé Payakissim Somiabalo, coordonnateur national du PNLP.
