
La reprise annoncée dès le mois de juin des vols de la compagnie française, Air France vers les pays ouest africains dont le Togo, le 15 juin ravive la colère des praticiens hospitaliers et de certains dirigeants. Professeur Ihou Majesté, chef de la prise en charge des malades de Covid-19 au Togo, alerte les autorités sur les risques et dangers que constitue l’ouverture des frontières aériennes ou terrestres pour le pays en cette période.
« Au début, l’épidémie était concentrée sur les voyageurs et leurs cas contacts. Les 100 premiers traités étaient en majorité des voyageurs. Aujourd’hui l’épidémie n’est plus au niveau des voyageurs, mais des pays voisins qui commencent à alimenter notre pays en malades », explique le professeur qui craint un pic de cas si la compagnie française reprend ses vols en direction du Togo. « Comment comprendre que Air France, qui n’est pas une compagnie togolaise, s’apprête à relancer ses activités ? », s’interroge le professeur, qui juge « impardonnables » les négociations en cours auprès des autorités togolaises pour autoriser l’atterrissage des avions.
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« Les gouvernements doivent penser à l’intérêt des populations, ils doivent avoir pitié de nous les médecins. Nous sommes toujours en première ligne, il faudrait bien qu’ils tiennent compte de cela », plaide-t-il.
Parallèlement, l’éminent professeur suggère le maintien de la fermeture des frontières terrestres pour la protection des togolais.
Notons qu’à titre exceptionnel, Air France, a programmé sur le 23 mai prochain, un vol spécial pour le retour au pays des togolais coincés dans les pays européens.
A la date du 14 mai, le Togo est à 238 cas confirmés de covid-19 dont 131 cas actifs, 11 guéris