Santé

UNICEF : 320 000 nouvelles infections au VIH chez les enfants et les ados en 2019

Chaque minute et quarante secondes, un enfant ou un jeune de moins de 20 ans était nouvellement infecté par le VIH l’année dernière, portant le nombre total d’enfants séropositifs à 2,8 millions, indique l’UNICEF dans un rapport publié le 1er décembre 2020.

Le rapport, intitulé Reimagining a resilient HIV response for children, adolescents and pregnantwomen living with HIV (Réinventer une riposte résiliente au VIH pour les enfants, les adolescents et les femmes enceintes séropositifs), souligne que les interventions visant à lutter contre le VIH ont tendance à oublier les enfants.

Les efforts de prévention et de traitement destinés aux enfants restent parmi les plus faibles au sein des principales populations affectées. En 2019, à peine plus de la moitié des enfants dans le monde avaient accès à un traitement qui leur sauverait la vie, une couverture bien moins importante que celle dont bénéficiaient les mères (85 %) et l’ensemble des adultes séropositifs (62 %). Près de 110 000 enfants sont morts du sida cette même année.

Malgré les progrès accomplis au cours des décennies de combat contre le VIH et le sida, de profondes disparités régionales touchant principalement les enfants subsistent au sein de toutes les populations, déplore le rapport. La couverture des traitements antirétroviraux chez les enfants est plus élevée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (81 %), suivis par l’Asie du Sud (76 %), l’Afrique de l’Est et australe (58 %), l’Asie de l’Est et le Pacifique (50 %), l’Amérique latine et les Caraïbes (46 %), et l’Afrique de l’Ouest et centrale (32 %).

« Pendant que le monde se bat contre une pandémie, des centaines de milliers d’enfants continuent d’être victimes des ravages de l’épidémie de sida », rappelle Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « Il n’existe toujours pas de vaccin contre le VIH. Les enfants continuent d’être infectés à des taux alarmants et de mourir du sida. Et la situation était déjà critique avant que la COVID-19 n’interrompe les services vitaux de traitement et de prévention du VIH, mettant en danger d’innombrables vies supplémentaires. »

Au Togo, plus de la moitié des enfants de 0 – 14 ans vivant avec le VIVH n’avaient pas accès au traitement antirétroviral en 2019. Seul 48% parmi les 9900 enfants vivant avec le VIH dans le pays recevaient un traitement l’année dernière, contre 66% chez les adultes. Le pays a élaboré en 2018 une stratégie d’accélération de la prise en charge du VIH pédiatrique dont la mise en œuvre adéquate devrait d’accroître l’accès des enfants et adolescents vivant avec le VIH au traitement. Dans le cadre de la poursuite du triple-objectif 95-95-95 de l’ONUSIDA chez les enfants, l’atteinte du premier objectif constitue en effet le verrou à sauter pour progresser vers l’atteinte des autres objectifs.

Dans cette optique, l’UNICEF et d’autres partenaires continuent d’apporter leurs soutiens au gouvernement dans la mise œuvre d’approches innovantes ayant fait leur preuve dans le renforcement de l’identification des enfants infectés par le VIH en vue de leur mise sous traitement. Il s’agit de l’approche familiale du dépistage, de la pratique du test du diagnostic précoce du VIH sur les sites de prestation de service grâce au déploiement de nouvelles technologies et enfin, du dépistage du VIH chez les enfants dans les services de santé infantile.

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Lire aussi-Selon Onusida, malgré de grands progrès, la riposte au VIH a pris du retard pour les enfants

La mise à échelle de ces stratégies devrait permettre d’augmenter considérablement le nombre d’enfants sous traitement antirétroviral. Ceci requiert un renforcement des financements en faveurs des actions en cours, d’où la nécessité pour le gouvernement du Togo et les donateurs du pays de ne pas baisser la garde malgré la crise liée à la pandémie de la COVID-19, afin de ne pas compromettre les acquis actuels et les progrès futurs.

La crise de la COVID-19 a, en réalité, exacerbé les inégalités d’accès aux services vitaux contre le VIH pour les enfants, les adolescents et les femmes enceintes du monde entier.

Dans une enquête récente menée auprès de 29 pays prioritaires en matière de VIH, un tiers des participants ont indiqué que la couverture des services destinés aux enfants, aux adolescents et aux femmes séropositifs ou vulnérables au virus avait reculé d’au moins 10 % par rapport aux chiffres enregistrés avant la pandémie.

Les données d’ONUSIDA relatives à l’interruption des services liés au VIH, citées dans le rapport, illustrent les effets des mesures de contrôle de la pandémie, de l’interruption des chaînes d’approvisionnement, du manque d’équipements de protection individuelle et de la réaffectation des agents de santé qui travaillaient dans les services liés au VIH.

Au cours des mois d’avril et de mai, alors que les gouvernements du monde entier prenaient des mesures de confinement plus ou moins strictes, les traitements contre le VIH et les tests de charge virale pour les enfants de certains pays ont chuté de 50 % à 70 % et la mise en place de nouveaux traitements a baissé de 25 % à 50 %.

De même, les accouchements au sein des structures de santé et les traitements maternels ont également diminué de 20 % à 60 %, le dépistage du VIH chez les mères et la mise en place de traitements antirétroviraux, de 25 % à 50 %, et les services de dépistage des nourrissons, de près de 10 %.

Si l’assouplissement des mesures de contrôle de la pandémie et le ciblage stratégique des enfants et des femmes enceintes ont provoqué une reprise des services au cours des derniers mois, des problèmes persistent, et le monde est encore loin d’atteindre les cibles relatives à la lutte contre le VIH chez l’enfant pour l’année 2020.

Le rapport exhorte l’ensemble des gouvernements à protéger, à entretenir et à accélérer les progrès visant à lutter contre le VIH chez l’enfant en maintenant les services de soins essentiels et en renforçant les systèmes de santé.

 

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