
A la société togolaise de Handling, le climat de travail n’est pas serein. Des agents dénoncent une « surexploitation » et appellent leur employeur à respecter «la dignité humaine ».
Licenciement abusif, rythme crevant, absence de primes (nuits, risques, jours fériés), intimidations et menaces quotidiennes, des employés de la Société Togolaise de Handling (ST Handling) de l’aéroport international de Lomé n’en peuvent plus. Travaillant dans un environnement à haut risque, où le stress et les dangers hantent leurs esprits, des agents de la société pointent du doigt accusateur la gestion faite par le directeur général et le directeur des opérations, qui ont fondé leur management sur les dissuasions. « Nous travaillons au quart d’heure (travail par vacation de 8 heures où les équipes se relaient), car notre aéroport fonctionne 24 heures sur 24. Nous enchaînons travail de jour comme de nuit, sans week-ends, ni jours fériés mais, avec un seul jour de repos par semaine », relate un employé qui a requis l’anonymat, craignant la foudre de ses employeurs. Comme ce dernier, un autre renchérit « notre travail est difficile et stressant du fait qu’aucun aéronef ne doit accuser de retard à son décollage ».
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La situation est devenue exaspérante et les employés se sentant roulés dans la farine par le syndicat auquel ils se sont affiliés ont décidé de manifester leur désarroi face à la persistance du climat incertain dans lequel ils travaillent. « Malgré tout le travail que nous faisons, nous ne recevons ni primes de nuit, de week-end, de jours fériés ou de risques, le travail autour d’un avion constitue un danger permanent », déplorent-ils.
Selon les agents, depuis le début de la pandémie liée à la Covid-19, des vacations s’enchaînent allant jusqu’à 10 heures de temps. Et pourtant, « difficilement on te laisse partir lorsque ton heure sonne, se plaignent-ils angoissés. Les heures de travail dépassent plus de 50 heures par semaine par employés et pourtant il n’y a pas de primes d’heures supplémentaires, c’est vraiment exténuant. » Même fermé sur décision du gouvernement, l’aéroport de Lomé continue d’accueillir des vols spéciaux avec au bord des avions cargo des équipements, destinés soit au pays ou à d’autres dans la sous-région.
Meilleures conditions de travail
Pour les employés sur qui planent permanemment des menaces de licenciement, toutes les demandes se résument à l’amélioration de leurs conditions de travail. Respect de la dignité humaine, instauration des primes de risques, d’heures supplémentaires, de jours fériés puis l’amélioration de l’environnement de travail notamment.
Créée par décret en avril 1997, la Société Togolaise de Handling (ST Handling) assiste aujourd’hui les vingtaines compagnies aériennes de l’aéroport internationale Gnassingbé Eyadéma (AIGE), en leur assurant la sécurité, la ponctualité, le confort des passagers et de l’équipage, ainsi que le traitement des charges marchandes.
Elle a pour mission d’assurer l’ensemble des opérations au sol dont un aéronef a besoin en temps « t » dans une escale (débarquement et embarquement des passagers, bagages, fret et poste) et dans le respect des normes standards de sûreté et de sécurité.