L’arrestation de l’artiste engagé AAMRON, de son vrai nom Narcisse Essowoè TCHALA, survenue dans la nuit du 26 mai à Lomé, continue de susciter de vives réactions. Dans un communiqué rendu public jeudi 29 mai 2025, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) condamne avec vigueur ce qu’elle qualifie de « kidnapping » et exige la libération immédiate de l’artiste.
Selon l’ANC, AAMRON a été appréhendé dans des conditions musclées par des agents lourdement armés, sans mandat apparent ni procédure judiciaire régulière. Une opération que le parti de l’opposition assimile à une tentative d’intimidation contre les voix dissidentes et critiques du pouvoir.
« Cette arrestation, qui s’apparente à un enlèvement, s’ajoute à une longue liste d’actes répressifs contre ceux qui osent exprimer leur rejet de la 5ᵉ République », déplore l’ANC, qui rappelle que l’artiste exprimait régulièrement, à travers ses œuvres, son ras-le-bol de la gouvernance actuelle.
Le parti dirigé par Jean-Pierre Fabre évoque également le cas du jeune militant AFFECTION, toujours détenu malgré de nombreux appels à sa libération, pour illustrer ce qu’il considère comme un acharnement contre les acteurs de la société civile.
Dans sa déclaration, l’ANC demande non seulement la libération de Narcisse TCHALA, mais également celle de tous les prisonniers politiques détenus sur le territoire national.
L’ANC met en garde le pouvoir RPT/UNIR : « Le peuple togolais ne saurait accepter plus longtemps les violences, les brutalités policières et les dénis de justice. »
Le parti invite par ailleurs les autorités, les forces vives de la nation ainsi que les forces de défense et de sécurité à prendre conscience des tensions grandissantes dans le pays. Il cite, à cet effet, un extrait du message des évêques du Togo lors de leur dernière conférence : « Les peurs et les frustrations tues, se muent en actes désespérés et les colères muettes deviennent des déflagrations imprévisibles. »
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