
La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) hausse le ton après l’arrestation de Tchala Essowe Narcisse, alias Aamron, survenue dans la nuit du 26 mai 2025 à Lomé. Selon l’organisation politique, l’interpellation de l’artiste, menée par un peloton de gendarmerie aux alentours de 21 heures à son domicile, s’apparente à une violation manifeste des lois en vigueur.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction, la DMP fustige une « arrestation arbitraire et illégale », dénonçant au passage le non-respect de l’article 89 du Code de procédure pénale togolais, qui proscrit les perquisitions et interpellations domiciliaires entre 18h et 6h, sauf cas exceptionnels prévus par la loi.
Une arrestation à connotation politique, selon la DMP
« Aamron n’a commis aucun crime. Il a juste exprimé des opinions dans la veine d’une jeunesse désabusée, révoltée, mais lucide », a déclaré Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la DMP. Pour elle, cette arrestation nocturne n’est ni plus ni moins que le reflet d’un pouvoir aux abois, qui craint l’éveil des consciences.
« Enlever un jeune artiste de son lit parce qu’il a parlé, chanté ou dénoncé, c’est poser un acte désespéré. C’est la peur qui motive aujourd’hui l’action des autorités : peur de la jeunesse, peur de la vérité, peur du réveil citoyen », a-t-elle ajouté.
La DMP estime que cette interpellation s’inscrit dans un climat de plus en plus marqué par les restrictions des libertés fondamentales, notamment celle d’expression. « Ce régime pense pouvoir étouffer la colère populaire à coup d’arrestations. C’est illusoire », affirme le communiqué.
Des revendications claires et un appel à la mobilisation
La formation politique exige la libération immédiate et sans conditions d’Aamron, mais aussi celle de Koffi H. Sitsopé Sokpor alias « Affectio », poète et cyberactiviste, ainsi que de tous les détenus politiques liés à l’affaire dite « Tigre Révolution » de novembre 2019.
Elle appelle également à l’arrêt des poursuites contre les voix critiques et au respect rigoureux des droits humains tels que consacrés par la Constitution togolaise et les conventions internationales.
Dans son communiqué, la DMP s’appuie sur la récente déclaration de la Conférence des évêques du Togo, datée du 26 mai, qui invitait les autorités à prendre conscience du malaise profond qui traverse la société togolaise.
Un tournant selon la DMP
Pour la DMP, l’interpellation d’Aamron est un point de bascule. « Ce communiqué est un acte de résistance. Il traduit notre détermination à rompre avec un ordre injuste », a martelé Mme Adjamagbo-Johnson, concluant avec un message sans détour : « À ceux qui pensent pouvoir gouverner par la peur, nous disons ceci : vous avez déjà perdu cette bataille. »
L’organisation appelle enfin la jeunesse, la société civile, la diaspora et tous les citoyens épris de liberté à s’impliquer activement pour l’avènement d’une société fondée sur la justice, le respect des droits humains et une transition inclusive.
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