Le Conseil de l’Ordre National des Médecins du Togo (ONMT) est sorti de son silence ce 13 juin 2025, pour dénoncer ce qu’il qualifie de « pratiques regrettables » assimilables à de la torture, subies par le Dr Ayitévi Firmin Elom Hounou-Adossi, récemment libéré après plusieurs semaines de détention.
Dans un communiqué officiel, l’Ordre se félicite d’abord de la mobilisation générale des médecins togolais, qui a permis la libération du praticien et de ses co-détenus. Mais le ton se durcit lorsqu’il évoque les conditions de détention du confrère.
« Un outrage à la dignité humaine »
S’appuyant sur le code harmonisé de déontologie médicale de l’espace CEDEAO, notamment son article 16, l’Ordre rappelle que la torture est formellement proscrite, la définissant comme toute atteinte physique ou mentale infligée délibérément pour obtenir des aveux ou faire pression.
« Ce qui est un outrage à la raison et à la dignité de la personne », souligne le communiqué, insistant sur la gravité des faits reprochés.
Silence coupable et complicité indirecte
L’ONMT interpelle également ses membres sur leur responsabilité morale et éthique. Il rappelle que selon le droit médical togolais et régional, aucun médecin ne doit, même par sa seule présence, cautionner une atteinte à l’intégrité physique ou mentale d’une personne privée de liberté.
Le Conseil exhorte les praticiens à toujours agir dans l’intérêt exclusif du patient, comme le stipule le serment d’Hippocrate et le code international d’éthique de l’Association Médicale Mondiale.
L’éthique médicale, rempart contre les abus
« Primum non nocere » – d’abord ne pas nuire –, rappelle l’Ordre dans son message à la profession. L’organisation insiste : tout acte jugé contraire à l’éthique médicale peut être dénoncé auprès de ses services via ses canaux officiels.
Enfin, l’Ordre remercie les institutions, syndicats, associations et citoyens qui ont soutenu la libération du Dr Firmin. Il appelle à maintenir cette solidarité pour la défense des droits fondamentaux, en particulier au sein de la corporation médicale.
Lire aussi-Togo : Dr Firmin Hounou-Adossi libéré, appelle à poursuivre le combat pour la justice sociale
