Société

Togo -Pression croissante pour la libération d’Aamron : entre indignation populaire et avertissements politiques

Au Togo, la détention de l’artiste engagé Aamron, de son vrai nom Tchala Essowe Narcisse, continue de susciter une vive émotion dans l’opinion publique. Interpellé dans la nuit du 26 mai dernier par la gendarmerie, l’artiste est accusé de propos jugés excessifs à l’encontre du pouvoir en place. Mais pour de nombreux Togolais, cette arrestation est perçue comme une atteinte à la liberté d’expression.

Des voix s’élèvent de toutes parts. Partis politiques, société civile, citoyens ordinaires… Tous plaident pour la libération immédiate de l’artiste. Sur les réseaux sociaux, l’appel devient viral. L’ancien député Gerry Taama, figure politique connue, n’a pas mâché ses mots : « Il faut libérer Aamron. […] Il a peut-être été excessif, mais pas plus coupable que ceux qui appauvrissent notre peuple. » Sur sa page Facebook, l’ex-officier a dressé un réquisitoire implacable contre la gouvernance actuelle, soulignant que le véritable problème réside dans la misère grandissante et l’absence de perspectives.

« Libérer Aamron ne serait pas un aveu de faiblesse, mais un acte de sagesse », insiste Gerry Taama, qui appelle les autorités à désamorcer une tension sociale palpable. Selon lui, le phénomène Aamron ne peut être étouffé par une arrestation : « Sur les réseaux sociaux, ce sont des milliers d’Aamron bis qui émergent. Des élèves reprennent ses mots. Ce n’est pas anodin. »

L’appel de M. Taama fait écho à celui lancé récemment par la Conférence des évêques du Togo, qui alertent sur le malaise profond au sein de la population. Les religieux exhortent les dirigeants à écouter les cris du peuple et à agir pour restaurer la confiance.

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Gerry Taama conclut en lançant un message sans détour : « Il faut libérer Aamron, former un gouvernement et se mettre au travail. C’est la misère qui nous pose problème. Si chacun a du travail, de quoi se nourrir et se soigner, on ne parlera plus de colère populaire. »

Le cas Aamron est devenu un révélateur de la crispation politique et sociale dans le pays. La balle est désormais dans le camp des autorités.

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