Le mois d’août marque plusieurs réalisations qui avancent l’égalité des femmes et des droits de la femme. Le 26 a été la célébration de la Journée nationale de l’égalité des femmes aux États-Unis et le 18 a été le centième anniversaire du droit de vote des femmes aux États-Unis. Ces événements montrent l’importance des femmes pour la société au Togo et aux États-Unis. Les femmes participent dans les sphères politiques, dans l’entrepreneuriat, dans les arts et l’administration, parfois grâce au partenariat fructueux entre notre ambassade et diverses organisations nationales.
Ce mois-ci, le bureau de coordination des programmes d’échanges du département d’État a reconnu l’une de ces Togolaises, Berthe Tatey, comme personnalité internationale #FacesOfExchange pour son travail de promotion des droits des femmes. Mais le travail ne peut pas s’arrêter. Je pense aux femmes extraordinaires qui ont marqué ma vie, à ma mère, à mon épouse, et à mes filles, ainsi qu’à toutes les femmes inspirantes que j’ai rencontrées au cours de mes 31 années de service diplomatique. Notre engagement ne prendra fin que lorsque toutes les femmes et les jeunes filles auront un accès égal à l’éducation et au travail et recevront un salaire égal. Le respect des droits de la femme est un pilier d’une société harmonieuse. Travaillons-y ensemble !
Succès confirmés au Togo
L’édition 2020 du rapport de la Banque mondiale intitulé Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2020 qui étudie l’impact des lois locales sur l’environnement professionnel des femmes indique que le pays a consenti à des efforts substantiels en matière d’inclusion économique de la femme. La femme togolaise jouit ainsi près de 90% des droits dont les hommes jouissent déjà, en ce qui concerne l’accès à l’emploi, la rémunération et les pensions de retraite.
La carte des scores 2020 du Togo en ce qui concerne la Millenium Challenge Corporation ou MCC confirme ces efforts du Togo, qui valide à plus de 60% le critère lié au Genre en économie, et au Taux d’achèvement des études primaires des filles.
Le Togo a parcouru un long chemin en ce qui concerne la promotion de la femme, et a fait même fait office de pionner dans la région. Si les femmes togolaises ont obtenu le droit de vote en 1956, la première femme maire est connue en 1967, et la première femme à devenir ministre l’a été 10 ans plus tard, ouvrant la voie à une présence féminine qui s’est améliorée au fil des années dans le cabinet. En 2019, l’Assemblée Nationale a une présidente, pour la première fois de l’histoire du Togo. Gageons que cela augure d’une présence de la femme de plus en plus équilibrée dans toutes les organisations du Togo, avec en clé une parfaite égalité de traitement pour l’homme et la femme, dans les années à venir.
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Les USA pionniers du droit des femmes
De leur côté, les États-Unis font partie des tout premiers pays à prendre des mesures courageuses pour permettre à la femme de prendre sa place dans la gestion des affaires publiques, dès 1776 avec le New Jersey, premier État à instaurer le vote des femmes. Le 18 août 1920, la Constitution des États-Unis reçoit son 19e amendement qui reconnait définitivement ce droit. Nous sommes donc au 100e anniversaire du droit de vote des femmes, même s’il faut reconnaitre que ce vote était d’abord en faveur des femmes de race blanche, bien longtemps avant que ce même droit soit reconnu aux femmes des autres races.
Les États-Unis ont été aussi les premiers à promulguer une loi globale fondée sur le rôle des femmes en matière de sécurité, avec l’adoption de la loi Women, Peace and Security Act de 2017. La stratégie des États-Unis pour les femmes, la paix et la sécurité de 2019 et le plan de mise en œuvre récemment publié insistent sur la nécessité de recruter davantage de femmes dans les domaines du maintien de l’ordre, de la sécurité, de la technologie et de la lutte contre le terrorisme au niveau mondial. Ces deux documents déterminent les normes sur la manière dont les autres nations peuvent élaborer leurs propres agendas « Femmes, paix et sécurité ».
Encore du chemin à parcourir
Mais comment les femmes peuvent-elles contribuer à la paix et la sécurité dans un monde de plus en plus particulier, si leur propre sécurité n’est pas garantie ? La violence contre les femmes persiste, constituée de remarques sexistes, de stigmatisation, de discrimination, et surtout d’agressions sexuelles au foyer et sur le lieu de travail.
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En mai 2020, l’agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive (UNFPA) estimait à 31 millions le nombre de nouveaux cas de violences liées au genre qui pourraient être enregistrés dans le monde si le confinement dû à la COVID-19 se poursuivait encore six mois.
La question n’est pas de savoir combien de ces cas ont lieu au Togo ou aux États-Unis, mais ce que nous faisons, chacun de son côté pour faire mentir les tristes prévisions. Enquêtons-nous assez sur les affaires de viol par exemple ? Ou laissons-nous les auteurs présumés de ces méfaits profiter de leurs relations dans les arcanes administratives pour poursuivre le mal en toute impunité ? Écoutons-nous assez ces voix à l’instar de celles du collectif « Non C’est Non » dans nos pays respectifs ? A chacun d’y répondre.
Inclusion économique obligatoire
La contribution de la femme à la paix et la sécurité passe aussi par sa participation économique et l’ambassade joue sa part. Lancé par le Département d’État, African Women’s Entrepreneurship Program (AWEP) célèbre ses 10 ans cette année. AWEP permet à des dizaines de femmes togolaises, de transformer leurs PME grâce au développement économique et au plaidoyer social. Les boursières AWEP ont créé plus de 17 000 emplois et créé 22 associations professionnelles de femmes en Afrique subsaharienne qui transforment les sociétés et stimulent la croissance économique.
Comme nous le voyons, tirer la femme vers le haut revient à le faire pour tout un pays. Avec le concours des parents et des éducateurs, je suis certain que la génération d’hommes que nous préparons maintenant saura accompagner les femmes à contribuer à l’essor économique et à la stabilité de nos pays. Le respect des droits de la femme est un pilier d’une société harmonieuse. Courage à nous tous !
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