Dans une période de plus de démocratie et de transparence universitaires, nous devons nous mettre au parfum des textes électifs qui régissent notre université. En ce sens, la lecture du décret n° 2000-016/PR du 08 mai 2000 portant modalités d’élection des organes de direction des universités du Togo, dans une perspective d’actualisation du texte, conduit à l’analyse suivante. Considérant la pratique en cours pour l’élection desdits organes, il ressort que le scrutin indirect actuellement pratiqué à l’Université de Lomé est seule conforme à la loi en vigueur (confer article 18) :
Article 18 : Le collège électoral est composé :
du doyen ou du directeur ;
des vices-doyens ou des directeurs-adjoints ;
des chefs de département, de section ou filière ;
des enseignants chercheurs élus d’une part par le collège des professeurs et maîtres de conférences, et d’autre part le collège des maîtres-assistants et assistants à raison de deux représentants élus par catégorie;
d’un représentant élu des personnels administratif et technique ;
d’un tiers des membres de l’assemblée de faculté, école et instituts, représentant le secteur économique et social nommés par le (les) ministres chargé(s) de l’enseignement supérieur.
Le texte en vigueur ne pouvant être modifié pour l’heure au regard de l’agenda parlementaire, nous pouvons tous ensemble faire en sorte que, aussi bien les représentants des enseignants de rangs A et B, les représentants des étudiants ainsi que le représentant des PATS, soient élus et non désignés. Que cette élection des représentants de chacune des catégories de la communauté universitaire se fasse dans des conditions de transparence, en un seul et même jour bloqué pour toute l’université.
En premier lieu, chaque collègue, ayant le grade requis, doit dès lors pouvoir candidater librement pour représenter son collège et surtout participer activement à l’élection des représentants de son collège au sein de son établissement.
En deuxième lieu, l’arrêté n° 097/UL/P/SG/2018 du 09 octobre 2018 modifiant l’arrêté n°002/UL/P/SG/2009 du 29 janvier 2009, portant création du Collège des Délégués des Etudiants de l’Université de Lomé, prévoit maintenant une élection démocratique des délégués des étudiants par l’ensemble des étudiants de l’établissement. Je nous invite tous à nous y conformer. Si ce n’est pas le cas, les étudiants pourront faire une libre désignation de leurs délégués au sein des collèges électoraux d’établissement.
En troisième lieu, le mode de désignation des représentants du monde socio-économique devrait également évoluer. Une assemblée générale réunie par le responsable d’établissement et convoquant tous les enseignants de l’établissement permettra de décider de la liste du tiers (1/3) des personnalités extérieures dont les noms seront soumis à la présidence pour leur désignation dans les collèges électoraux et les assemblées d’établissement. Je vous demande à cet effet beaucoup de pragmatisme car notre institution doit continuer à se développer en s’ouvrant sur le tissu industriel et économique de notre pays. Vous voudrez donc choisir des personnalités les plus à même de s’impliquer pour nous accompagner activement.
Par ailleurs, il m’est agréable de vous rappeler qu’au regard du décret n° 2000-016/PR
du 08 mai 2000 portant modalités d’élection des organes de direction des universités du Togo, plus précisément à son article 26 alinéa 2, il est aisé de comprendre que le scrutin uninominal est le mode de scrutin imposé. En effet, l’article 26 dispose :
« L’élection se fait au scrutin secret, à la majorité absolue des suffrages exprimés pour le premier et le deuxième tour du scrutin.
Dans l’hypothèse où la majorité absolue ne serait atteinte ni au premier, ni au deuxième tour, le candidat ayant obtenu la majorité relative des suffrages exprimés au troisième tour est élu.
En cas de partage des voix, le décanat ou la direction revient au candidat le plus ancien dans le grade le plus élevé. »
Le scrutin de 2019 à l’Université de Lomé sera uninominal et non de liste contrairement à l’idée véhiculée et systématisée. Cependant, il semble important pour la communauté que le cas échéant, les candidats se pensent en binômes ou trinômes puisqu’ils seront jugés aussi sur la pertinence des programmes de développement de l’établissement proposés.
Ces derniers devront donc être en synergie de projets et d’actions, au-delà du mode de scrutin consacré. En conséquence, le ou la candidat (e) à un quelconque de ces postes devra préciser dans la candidature, la nature du poste visé et l’élection du ou de la candidat (e) à ce poste devrait se faire indépendamment des autres postes en lice.
Devant l’impératif de la gestion axée sur les résultats, la charge des établissements à l’Université de Lomé demande de nos jours des hommes et des femmes ayant de nouvelles compétences et des qualités liés non seulement à la pédagogie (notamment les grands groupes) mais aussi à une gestion managériale (ressources humaines, matérielles et financières) et à l’anticipation (susciter et exécuter les projets d’établissement). Il nous faut donc renforcer les conditions de candidatures pour que les choix restent les plus pertinents.
La véritable instauration de la démocratie dans nos élections, ne saurait se faire sans donner la parole aux candidats en lice, l’institution officielle d’une période ouverte pour une campagne électorale sera désormais la norme. Des débats, exposés et interviews s’inviteront sur le campus pour que les candidats puissent défendre les programmes déposés.
Les doyens et directeurs vous tiendront informés des dates cruciales concernant la période de désignation des représentants dans les collèges électoraux et celle du scrutin pour les élections décanales et directoriales. Ils vous convoqueront également pour l’assemblée générale permettant de désigner les personnalités externes.
Les modalités des élections concernant les petits établissements, celles concernant la déclaration de candidature, le dossier et le dépôt de candidature ainsi que celles de la campagne électorale vous seront communiquées instamment.
Professeur Dodzi Komla KOKOROKO