A l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation aux mauvais traitements infligés aux personnes âgées, célébrée le 15 juin, les Nations Unies ont signalé qu’environ 1 personne âgée sur 6 a été victime de maltraitance dans son environnement au cours de l’année dernière, et que cette proportion risque de s’accroître compte tenu du vieillissement rapide de la population dans de nombreux pays.
« Nous devons tous être plus attentifs et signaler les cas présumés de maltraitance des personnes âgées », a exhorté l’experte indépendante sur la jouissance de tous les droits fondamentaux des personnes âgées, Rosa Kornfeld-Matte, dans une déclaration.
L’abus sexuel et le viol des personnes âgées est un sujet rarement abordé, mais demeure néanmoins une réalité, a déploré l’experte de l’ONU.
Mme Kornfeld-Matte a souligné que la plupart des mauvais traitements ne sont pas détectés et signalés, même en présence de signes avant-coureurs clairs.
« Les abus sexuels et le viol des personnes âgées restent tabous. Il reste en grande partie non signalé et non détecté et donc invisible », a expliqué l’experte.
Le nombre des plus de 60 ans dans le monde devrait au moins doubler, passant de 900 millions en 2015 à quelque 2 milliards en 2050.
L’ONU avertit qu’avec le vieillissement de nos sociétés, ce problème devrait s’aggraver considérablement et que le manque de données et d’études ne permettent pas d’estimer les dimensions concernées.
Aussi l’ONU signale que la maltraitance des personnes âgées peut entraîner de graves traumatismes physiques et avoir des conséquences psychologiques à long terme.
Ecouter et sensibiliser
« Très souvent, le comportement d’une personne âgée, même si elle est confuse, vous dira que quelque chose ne va pas. Même avec la démence, les gens peuvent souvent faire connaître leurs sentiments si vous prenez le temps d’écouter, d’observer et de remarquer », a partagé Mme Kornfeld-Matte, ajoutant que « nous devons tous être conscients et avertis que les abus sexuels à l’égard des personnes âgées sont concevables, afin de voir une augmentation du signalement et de la détection des cas de maltraitance ».
Selon elle, tant les parents et les confidents, que le personnel des hôpitaux et des établissements de soins doivent être au courant de l’existence d’une agression sexuelle et qu’il est de leur devoir, en tant que fournisseurs de soins, de signaler rapidement toute agression sexuelle présumée ou soupçonnée.
« Il faut plus d’éducation, de formation, de données et de recherche pour combler les lacunes dans les connaissances sur l’incidence, les niveaux de déclaration, la nature des enquêtes, les interventions nécessaires pour mieux aider la victime et les interventions nécessaires pour prévenir les agressions sexuelles », a conclu l’experte onusienne.
Avec ONU.ORG