
Le premier devoir de chaque pays souverain est de protéger son peuple et ses frontières. Le Togo a jusqu’à présent été épargné des attaques terroristes subies par ses voisins. Quels sont les éléments d’une stratégie efficace pour que cela continue ?
Il est évident que pour pérenniser la paix et la quiétude des populations togolaises, à l’action des forces de défenses et de sécurité dont a parlé le chef de l’Etat, et pour renforcer la lutte contre l’extrémisme violent, il faut adjoindre des dynamiques de dialogue pour consolider le vivre ensemble dans la zone frontalière entre le Togo et le Burkina Faso.
De nombreux exemples ont prouvé que l’attrait de l’extrémisme violent est particulièrement fort dans les régions où les services publics sont rares ou dans lesquelles le niveau de cohésion sociale est très faible. La région des Savanes qui enregistre un taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale pourrait malheureusement devenir une zone vulnérable aux discours radicaux et à l’extrémisme violent.
Dans le souci de contribuer à prévenir l’extrémisme violent, nous pensons qu’il faut donner une chance au dialogue, et faciliter la mise en relation des différents acteurs étatiques, locaux et sécuritaires afin de mieux les souder et mieux les outiller à prévenir, détecter et contrer d’éventuels actes liés à l’extrémisme violent.
Dans cette perspective, l’Ambassade des Etats-Unis organise du 17 au 19 juin 2019 une grande conférence à Dapaong (650 Km de Lomé) pour promouvoir la cohésion sociale.
L’objectif principal de cette conférence est de susciter le dialogue et l’échange d’expériences en vue de préparer les institutions publiques et les populations à pouvoir identifier et prévenir d’éventuels actes extrémistes violents.
Plus spécifiquement la conférence de Dapaong a pour objectif de construire une dynamique de collaboration entre les Forces de défenses et de sécurité et les populations et d’identifier les potentielles sources de conflit dans la région des Savanes.
Egalement, elle vise à construire une approche pluri-acteurs de solutions, identifier et valoriser les activités potentielles d’autonomisation des jeunes dans la région, réfléchir à des activités de promotion de la diversité culturelle pour favoriser la mise en place de sociétés plus équitables, inclusives et pacifiques dans les Savanes et enfin définir une stratégie d’alertes précoces.
La conférence de Dapaong réunit les membres du gouvernement togolais, l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, 10 participants par préfecture (1 préfet, 1 commissaire de police, 1 chef de brigade de gendarmerie, 3 chefs cantons, 2 responsables des comités de développement villageois, 2 représentantes des groupements de femmes, et 2 représentants des groupements de jeunes). Il s’agit des préfectures de Tône, Cinkassé, Kpendjal, Tandjouare, Kpendjal Ouest, Oti et Oti Sud, 2 experts nationaux (un principal et son adjoint), 2représentants de la Police Nationale, 2 représentants de la Gendarmerie Nationale, 3 représentants de la Société Civile togolaise, un représentant du PNUD, 1 représentant du GIZ et un représentant de l’Union Européenne.