Religieuse, sœur Kevon Afi Jocelyne est aussi entrepreneure confirmée.A la tête de Noni Mori Citrifo, elle met sur le marché togolais une gamme diversifiée de produits à base de Noni, fruit du Morinda Citrifolia, petit arbre de 3 à 6 m de haut, de la famille des Rubiacées. Lait, boisson, savon, crème,…. la structure de la sœur Kevon veut amener les togolais à avoir une vie saine et épanouie par la consommation de produits naturels. Mais pour la directrice, la marche n’est pas un long fleuve tranquille. Victime de la contrefaçon, elle doit aussi faire face aux problèmes d’emballages. Comment la sœur Kevon Afi Jocelyne arrive-t-elle à s’en sortir dans un environnement « un peu difficile » ? Eléments de réponse.
Noni, une plante aux vertus multiples
Selon le journal le Monde, dans sa rubrique, Jardinier, le nono ou noni est un arbuste pouvant atteindre 6 m de haut, qui produit des fruits rapidement et atteint sa maturité à 2 ans : les fruits sont abondants (une dizaine de kg/mois). Ses feuilles persistantes sont lancéolées, vert foncé, luisantes et très nervurées, ce qui peut en faire une jolie plante de véranda ou de serre en Europe, puisqu’il ne supporte guère moins de 3 à 5°C. Ses fruits sont ovoïdes, verts puis blancs et ont la taille d’une pomme de pin environ. Curieusement, lorsqu’ils sont mûrs, ils sentent très mauvais : pour ne pas être trop repoussant, le jus vendu en magasin, aujourd’hui, a reçu un traitement évitant l’odeur désagréable.
Le jus de noni est vanté comme pouvant guérir des maladies graves et/ou chroniques telles que le cancer, le diabète, l’hypertension, ou la maladie d’Alzheimer mais aussi des maux plus classiques comme les migraines, les allergies, la fibromyalgie, l’arthrite et l’obésité. Prudence car si le jus de noni connait des ventes exponentielles aux Etats-Unis parmi les compléments alimentaires, aucune étude scientifique n’a aujourd’hui permis de valider quoi que ce soit de ces vertus annoncées par les commerciaux !…
Toutefois, les usages traditionnels du noni, ont pu être constatés, notamment pour ses propriétés antibactériennes, antivirales, antifongiques, cicatrisantes, analgésiques, anti-inflammatoire. Une stimulation des défenses immunitaires a pu être aussi constatée sur des animaux, mais pas de là à prévenir le cancer.
Quel usage en fait Noni Mori Citrifo ?
Noni Mori Citrifo, qui est un groupe de mots résultant du nom du fruit et de la plante, fabrique et propose plusieurs produits à base de Nono. « Nos produits sont tous à base de noni. C’est un fruit qui est d’origine étrangère et c’est maintenant que ça arrive dans notre pays. Nous avons le jus de noni, le thé de noni, la boisson de noni, les produits cosmétiques c’est-à-dire les pommades, pour cheveux, les savons, les crèmes pour la peau », explique la directrice à 24heureinfo. Les fruits, les feuilles et les racines de noni sont achetés sur place par la structure chez certains propriétaires de maison qui ont planté l’arbre dans leur maison. Très coûteuse la transformation et parfois dangereuse le cycle de traitement, les produits finaux sont très prisés mais très chers. La culture locale initiée par la structure n’a pas réussi souligne la sœur Kevon.
Coup de pouce financier
Noni Mori Citrifo, a bénéficié d’un soutien financier de taille de l’Agence Nationale pour la Promotion et le Garantie de Financement (ANPGF) en 2018 à hauteur de 5 millions 500. Les fonds ont permis à la structure d’améliorer ses conditions de transformation et de se procurer certaines machines de production.
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Dans son format actuel, la société recherche d’autres sources de financement pour s’équiper de matériel plus performant. Aussi faudra-t-il faire face à la fabrication désordonnée des produits à base de noni par des « novices » qui les liquident à bas prix. « Les gens font la transformation dans leur maison, alors que c’est dangereux, ce n’est pas conseillé. Ce que nous vendons à 20 000 F Cfa, eux, ils le vendent à 2500 F Cfa parce que ce n’est pas bien fait », a déploré la responsable de Noni Mori Citrifio, qui souhaite voir d’ici quelques mois ou années, le Togo se doter de structures spécialisées dans la production d’emballages. « Cela permettra à nos entreprises d’avoir un seul type d’emballages et c’est bon pour les clients », a conclu la sœur.

La soeur Kevon avec ses produits
Moulika
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