
L’opposition togolaise est en quête d’un nouveau dialogue à quelques mois de la présidentielle de 2020. Chaque formation politique ou groupe de partis s’y met. Le 24 septembre, c’est le chef de l’Alliance nationale pour le Changement(ANC), Jean-Pierre Fabre qui a saisi par une lettre, le Chef de l’Etat sur le sujet et vendredi 11 octobre, la coalition des 14 partis, composée aujourd’hui de six formations a rencontré les instances étrangères réunies au sein du Groupe des 5 à savoir la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, le Système des Nations unies et l’Union Européenne.
Vers un 28e dialogue au Togo ?
Les discussions politiques, le Togo en a connu. De 1990 à 2018, le pays a enregistré au moins vingt-sept. Boycottés ou conditionnés par des préalables, les dialogues n’ont pas produit de grands résultats, si ce n’est que des discussions avec des positions inflexibles des acteurs politiques. A l’exception du dernier dialogue facilité par les présidents du Ghana et de la Guinée, sous l’égide de la CEDEAO et celui ayant abouti à l’accord politique global en 2006, les autres dialogues ont simplement servi de cadre de retrouvailles, explique un acteurs de la société civile.
Et le prochain ?
Même « peu probable », selon certains observateurs, le prochain dialogue, qu’exige la classe politique togolaise de l’opposition devrait, connaitre et réserver une grande partie de l’ordre du jour aux questions liées à la prochaine présidentielle de 2020. Pour Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la coalition des 14, les sujets à débattre porteront sur les conditions d’organisation de l’élection présidentielle de 2020, avant, pendant et après le scrutin ; les personnes arrêtées lors des manifestations de 2017-2018 et toujours détenues et les dérives observées dans les mesures prises ces derniers jours par le gouvernement togolais concernant les communes du Grand Lomé.

L’ANC de son coté souhaite des discussions sur le fichier électoral , la composition de la CENI et de ses démembrements, la composition de la Cour Constitutionnelle, l’authentification des bulletins de vote, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote et l’observation des élections.
Si jusque-là, le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur le 28e dialogue, les partis de l’opposition veulent poursuivre le plaidoyer à travers les instances internationales.
La coalition des 14 qui a rencontré les ambassadeurs étrangers espère de leur part une implication comme facilitateur, « pour aider le Togo à sortir de la longue crise qui hypothèque son développement ».