
Par voie de communiqué le 9 avril 2025 , l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a exprimé une vive indignation après avoir appris, par un reportage de Radio France Internationale (RFI) daté du 6 avril 2025, que l’Union Africaine (UA) envisagerait de confier au président togolais Faure Gnassingbé une mission de médiation dans le conflit opposant la République Démocratique du Congo (RDC) au mouvement armé M23, soutenu selon plusieurs sources par le Rwanda.
Dans un communiqué au ton particulièrement ferme, le parti de l’opposition togolaise qualifie cette perspective d’« indécente » et la considère comme une « insulte au peuple togolais », victime selon lui depuis plusieurs décennies d’un régime autoritaire caractérisé par la répression, l’injustice et la confiscation du pouvoir.
« Comment une organisation continentale censée promouvoir la démocratie et la paix peut-elle envisager de faire appel à un dirigeant dont le pouvoir s’est bâti sur la violence et le déni des droits fondamentaux ? » interroge l’ANC, rappelant les violences postélectorales de 2005, lors de l’accession au pouvoir de Faure Gnassingbé, qui auraient fait plus de 500 morts selon un rapport des Nations Unies.
Le communiqué dresse un portrait sévère du régime togolais, dénonçant une dérive autocratique marquée par la modification unilatérale de la Constitution, la fermeture de l’espace civique, et une gouvernance basée sur l’impunité et la répression des voix dissidentes.
Pour l’ANC, une telle nomination de Faure Gnassingbé porterait un coup à la crédibilité de l’Union Africaine et enverrait un « signal de légitimation » à un pouvoir « illégitime, antidémocratique et oppressif ».
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Le parti appelle enfin les forces démocratiques africaines et internationales à s’opposer à cette éventuelle médiation, exhortant l’Union Africaine à rester fidèle à ses principes fondateurs en soutenant les peuples plutôt que les régimes autoritaires.