Santé mondiale : l’OMS alerte sur les séquelles profondes de la pandémie dans son rapport 2025

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rendu public ce vendredi son Rapport statistique sur la santé dans le monde 2025, dressant un bilan préoccupant des impacts durables de la pandémie de COVID-19 sur la santé globale. Loin d’être derrière nous, les conséquences sanitaires, sociales et psychologiques de la crise continuent de se faire sentir à l’échelle planétaire.
Parmi les constats les plus marquants, l’augmentation généralisée des troubles anxieux et dépressifs provoqués par la pandémie a contribué à une baisse notable de l’espérance de vie en bonne santé, réduite de six semaines à l’échelle mondiale. Un recul qui vient gommer les avancées obtenues durant la même période dans la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), telles que le diabète ou les maladies cardiovasculaires.
Le rapport souligne également un ralentissement structurel des progrès sanitaires, amorcé bien avant la pandémie. Si un rebond a été observé après le choc initial, la reprise reste trop lente pour remettre le monde sur la trajectoire des objectifs fixés.
L’OMS met en garde contre un essoufflement global des efforts internationaux et appelle à une mobilisation urgente pour éviter un décrochage durable. « Le monde n’avance plus au rythme nécessaire », résume le document, insistant sur le besoin d’investissements accrus dans les systèmes de santé, la santé mentale, et les services de prévention.
Cependant, tout n’est pas sombre. Le rapport fait état de progrès partiels dans la réalisation des objectifs du « triple milliard » de l’OMS – un plan stratégique visant à :
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garantir la couverture santé universelle à un milliard de personnes supplémentaires,
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améliorer la sécurité sanitaire mondiale pour un milliard de personnes,
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et permettre à un milliard de personnes de jouir d’un meilleur bien-être.
Fin 2024, 1,4 milliard de personnes supplémentaires vivaient en meilleure santé, dépassant ainsi l’objectif initial d’un milliard. Ce résultat positif contraste avec les deux autres volets du triple milliard, dont la mise en œuvre accuse un retard.
À travers ce rapport, l’OMS envoie un signal clair : le monde est à la croisée des chemins. Sans une réponse coordonnée, solidaire et résolument tournée vers la prévention et la résilience des systèmes de santé, les prochaines crises – sanitaires ou climatiques – risquent de frapper des sociétés déjà affaiblies.