(24hinfo)La bataille juridique entre le pouvoir et l’opposition républicaine connait une nouvelle tournure. Après les juridictions nationales, les opposants au régime d’Alpha Condé viennent de saisir le Tribunal de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur les violations des droits de l’homme commises en Guinée, rapporte le journal, guineenews.
« (…) Depuis l’assassinat de Zakariaou (avril 2011, ndlr), l’UFDG veut accompagner la famille au tribunal de la CEDEAO. Comme vous le savez, il y a une procédure d’instruction. Cette fois-ci, nous avons décidé de faire deux démarches consécutives. La première démarche, en matière de droit, nous sommes en train de jeter une alerte au niveau du président de la Commission des droits de l’homme de la CEDEAO pour lui dire attention, la Guinée, un pays membre de cette institution sous régionale et qui a signé des conventions, elle ne les respecte pas en matière de libertés fondamentales, de démocratie, de bonne gouvernance et de droits de l’homme », a indiqué lundi soir le chargé de communication de l’UFDG à Guineenews.
Le député Ousmane Gaoual ajoute : « l’autre démarche consiste à aider les familles pour lesquelles il y a des victimes, des morts, à faire des recours devant des juridictions diverses ». C’est pourquoi, une saisine est déjà officiellement adressée à la représentation pays de la CEDEAO. L’Objectif, selon M. Diallo, est non seulement « d’accompagner certaines familles des victimes à ce niveau en leur fournissant l’assistance matérielle, l’assistance d’avocats et l’assistance juridique nécessaire » mais aussi pousser les juridictions supra nationales à condamner la Guinée par « une mise en demeure ».
Car, depuis « huit ans, il y a un nombre important de personnes qui sont victimes [qui ont subi] des exactions, des ciblages communautaire, ethnique et des assassinats ». Malgré tout, déplore-t-il, « les tribunaux guinéens n’ont pas bougé le doigt ».
Pour le député de l’UFDG « le président de la CEDEAO peut mettre le pays récalcitrant en l’occurrence mettre la Guinée en demeure dans un délai très court de se mettre en conformité par rapport aux textes de l’institution et s’elle n’obtempère pas la conférence des présidents peut se saisir pour infliger des sanctions au pays ».
Aujourd’hui, avec cette saisine, le porte-parole de la principale formation politique de l’opposition fonde beaucoup d’espoir à la réaction du tribunal de la CEDEAO et de la Commission africaine des droits de l’homme. « Ce que nous espérons que le président de la commission africaine des droits de l’homme ne va pas rester muet par rapport aux dénonciations que nous faisons. Nous espérons également des instructions rapides de ces cas de violences très graves des droits de l’homme en Guinée », martèle-t-il.
La mouvance présidentielle jette de l’opprobre sur l’action juridique de l’opposition
Contrairement à la mouvance, le député uninominal de Gaoual dira que, « ce qui salit le pays, c’est la perpétuation des génocides silencieux où on vise une communauté ethnique déterminée dans un espace géographique déterminé. On donne la mort et que l’Etat garantisse l’impunité et couvre les criminels. C’est ça qui salit l’image de notre pays. C’est l’interdiction d’exercer des libertés fondamentales qui salit le pays. C’est cette corruption qui gangrène la gouvernance actuelle qui salit le pays. C’est la prévarication à outrance des ressources financières de l’Etat, qui salit le pays. C’est l’absence du respect du calendrier électoral qui salit le pays. Ce sont les fraudes quasi-récurrentes qui salissent le pays. Alors, tous les éléments qui salissent le pays sont perpétrés par la mouvance. Il ne faut pas qu’elle se comporte en donneuse de leçons ».
Les attentes de l’opposition auprès de la CEDEAO et de l’Union Africaine…
L’opposition attend beaucoup des instances internationales pour mettre un terme à l’impunité dont jouissent les forces de sécurité guinéenne, affirme en substance M. Diallo. « Nous attendons de ces instances qu’elles prennent la mesure du danger qui guette notre pays et des risques d’implosion [vers lesquels] le gouvernement d’Alpha Condé et de Kassory Fofana sont en train petit à petit d’amener notre pays. Il faut que ces alertes soient entendues pour trouver des solutions afin éviter à la Guinée de sombrer et de se déstabiliser par l’explosion de la crise, désorganiser encore les pays ouest-africains et les pays européens. Parce que malheureusement, quand il y a une instabilité, des violations massives des droits de l’homme, quand il y a un génocide qui est fait par les autorités en place, cela pousse une masse importante de la population à l’exil. Et cela peut avoir un impact négatif sur la croissance des pays voisins et sur leur stabilité…», conclut le chargé de communication de l’UFDG.