
Au Togo, les femmes sont de plus en plus impliquées dans tous les secteurs d’activité, et l’agriculture ne fait pas exception. Les femmes engagées dans ce domaine attirent l’attention du gouvernement togolais ainsi que des ONG, qui les encouragent à adopter des pratiques agroécologiques pour intensifier la production tout en respectant l’environnement.
Femmes rurales et agroécologie au Nord du Togo
En 2022, l’association Agronomes vétérinaires sans frontières (AVSF) et ses partenaires locaux, grâce à un financement de l’Union Européenne, ont conduit le projet « Intensification agroécologique de la production agricole dans les Savanes ». Au total, 950 producteurs, dont 400 femmes vulnérables, ont bénéficié de ce projet visant à accompagner les familles de cette région face à la crise et à l’insécurité alimentaire croissante.
L’une des pierres angulaires de ce projet est la formation des femmes veuves aux principes de l’agroécologie. Elles ont appris les techniques agricoles durables, telles que la permaculture, la rotation des cultures, la gestion de l’eau, et l’utilisation de ressources locales pour fertiliser leurs sols.
De plus, les femmes veuves bénéficient d’un accompagnement continu de la part de l’AVSF, ce qui les aide à mettre en pratique les connaissances acquises et à surmonter les éventuels obstacles auxquels elles pourraient être confrontées.
Ainsi, la diffusion et la promotion des pratiques agroécologiques à travers l’organisation des champs école ont permis aux productrices maraîchères de maîtriser l’utilisation du compost et la gestion de l’eau afin d’augmenter leurs productions.
Renforcement de la Sécurité Alimentaire
L’agroécologie offre de multiples avantages, notamment la préservation de la biodiversité, la restauration des sols et la réduction de la dépendance aux produits chimiques.
Dans la région des plateaux, plus précisément dans le grand Kloto, ce sont 210 femmes productrices qui ont bénéficié en début d’année de formations sur les techniques d’entrepreneuriat agroécologique, de production et de gestion des Activités Génératrices de Revenus (AGR).
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Initié par l’Association paysanne pour le développement et la protection de l’environnement (APDPE) en collaboration avec PADIE-Services-Afrique et le gouvernement, ce projet de formation-accompagnement a reçu l’appui technique et financier du Fonds national d’apprentissage et de perfectionnement professionnels (FNAFPP).
L’un des objectifs clés du projet est d’offrir aux femmes des communes d’Agou 1 et 2, de Danyi 1 et 2, de Kpélé 1 et 2, de Kloto 1, 2 et 3 une indépendance économique accrue. Grâce à leurs activités agroécologiques, elles sont en mesure de générer un revenu supplémentaire en vendant leurs produits sur les marchés locaux. Cela leur permet de subvenir aux besoins de leur famille, d’accéder à l’éducation pour leurs enfants, et de se sentir plus autonomes sur le plan financier.
L’indépendance économique va de pair avec l’indépendance sociale. Les femmes veuves qui participent à ce projet deviennent des modèles au sein de leurs communautés, inspirant d’autres femmes à s’engager dans des activités agricoles durables. Cela contribue à changer les normes sociales et à renforcer la position des femmes dans la société togolaise.
L’appui de l’Etat
De son côté, l’Etat continue de créer les conditions pour l’épanouissement de la femme togolaise. Le projet d’Appui à l’Inclusion Financière des Femmes Vulnérables (PAIFFV) mis en œuvre avec l’appui du Groupe de la Banque Africaine de Développement a permis d’améliorer les compétences des femmes vulnérables et leur participation aux activités économiques; améliorer l’accès au financement pour ces femmes et contribuer ainsi à l’amélioration de leur inclusion financière.
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