
De fortes recommandations ont été adoptées lors de la rencontre régionale consacrée au café robusta d’Afrique couplée de la 9e assemblée générale de l’Agence des cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM) tenue du 26 au 30 avril à Lomé pour relancer la filière en ce temps de crise sanitaire de covid-19.
Comme les autres cultures d’exportation à l’instar du cacao ou du caoutchouc, le café robusta n’a pas échappé aux conséquences de la crise sanitaire. Le tableau des impacts sur la filière décrit par le président de l’Agence, Anselme Gouthon n’est pas reluisant : limitation des interventions des projets et des structures d’encadrement, abandon des plantations de leur main d’œuvre qui a porté un coup dur à l’entretien, à la récolte et à la qualité du produit, réticence des banques locales à octroyer des prêts aux producteurs et réduction drastique par des partenaires des financements aux exportateurs de certains pays.
« A la suite de la fermeture des frontières, les exportateurs de café se sont retrouvés avec des 7 stocks importants invendus, générant de grandes pertes. Entre mars et avril 2020, les exportations des membres de l’ACRAM ont chuté de 63,5% comparativement à la même période en 2019 », a indiqué le président Anselme Gouthon.
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Un accent sur la transformation locale
Pour une résilience de la filière face au choc à l’avenir, la réunion de Lomé a formulé plusieurs recommandations entre autres l’officialisation d’un protocole d’entente entre l’ACRAM, le Centre du Commerce International (ITC) et le Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) pour la mise en place d’une académie de café, l’augmentation des échanges entre pays de l’ACRAM qui débouchera sur une banque d’échanges et la signature par les gouvernements d’une charte sur la promotion de la recherche caféière.
Aussi, il a été décidé de mettre un accent sur la transformation locale du café fin destinée au marché régional à travers la zone de libre échange africain, le développement des alternatives de commerce électronique pour pallier aux contraintes qui entravent les échanges commerciaux conventionnels, l’investissement dans le robusta africain pour le rendre plus compétitif et la tenue d’un forum économique des robusta africa et malgache qui devrait se tenir en côte d’Ivoire et dont la date n’a pas été annoncée.
« Il ressort des discussions la nécessité de développer la culture du café et du Robusta en particulier, d’aboutir à un meilleur positionnement du café sur le marché international et de garantir un meilleur revenu pour le producteur », a déclaré ABE Talim, secrétaire général du ministère du commerce du Togo à la clôture de la réunion d’après, qui « les résolutions adoptées à l’Assemblée Générale constituent une véritable feuille de route devant garantir dans le court, moyen et long termes, une bonne résilience de la filière café robusta en Afrique et ce, dans un contexte particulièrement sensible ».