Economie

Togo : le gouvernement lance le marquage chimique des carburants pour lutter contre la fraude

Le Togo a officiellement démarré, en mai 2025, un programme de marquage des produits pétroliers distribués sur son territoire. Cette nouvelle mesure vise à renforcer le contrôle, la transparence et la traçabilité dans un secteur stratégique, mais gangrené par les fraudes, notamment l’importation illégale, le frelatage et le détournement de produits subventionnés.

Le programme, porté par le ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, est mis en œuvre en partenariat avec la société suisse SICPA SA, spécialiste mondial de l’authentification et de la traçabilité.

Une séance d’information et de sensibilisation a été organisée le 12 juin 2025 à Lomé à l’intention des acteurs du secteur, pour expliquer le fonctionnement de ce dispositif et ses enjeux pour l’économie nationale. À cette occasion, les autorités ont présenté le cadre réglementaire et le processus opérationnel, tout en insistant sur la nécessité pour les opérateurs économiques de s’y conformer.

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Une réponse aux dérives du secteur pétrolier

Le marquage des carburants consiste à introduire dans les produits pétroliers un marqueur chimique sécurisé et indétectable à l’œil nu, permettant ensuite de vérifier leur authenticité à tout moment grâce à un appareil de détection. Ce système permet de distinguer les produits conformes des carburants frelatés ou détournés.

« Il s’agit d’un outil technique qui va nous permettre de mieux lutter contre la fraude et les pertes fiscales, tout en assurant une meilleure qualité de carburant pour les consommateurs », a expliqué un cadre du ministère du Commerce.

La première phase concerne le gasoil industriel, un carburant bénéficiant d’une exonération douanière de 50 % et destiné exclusivement à des engins non routiers. Ce type de carburant est souvent détourné pour un usage routier ou vendu illégalement sur le marché, causant un manque à gagner important pour l’État.

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À terme, le marquage sera élargi à l’ensemble des produits pétroliers, y compris le super et le gasoil routier.

Un engagement pour une économie plus transparente

Ce programme s’inscrit dans une logique de bonne gouvernance et de sécurisation des recettes publiques. Il fait suite à d’autres réformes similaires, comme le marquage des produits de consommation courante, également confié à SICPA, et lancé plus tôt dans l’année.

« Nous voulons créer un environnement plus sain pour les opérateurs honnêtes et protéger le consommateur contre les carburants de mauvaise qualité qui endommagent les moteurs et augmentent les risques d’accidents », a souligné un représentant de SICPA.

Au-delà de la dimension technique, les autorités togolaises insistent sur la dimension pédagogique du dispositif. « Il faut que tous les acteurs comprennent que ce n’est pas une contrainte, mais une opportunité de bâtir une économie plus juste, plus transparente, et plus conforme aux normes internationales », a ajouté le directeur du commerce intérieur.

Prochaines étapes

Les responsables du ministère du Commerce annoncent une phase de contrôle renforcé dans les prochains mois, avec des équipes dédiées à la vérification de la conformité des carburants sur toute l’étendue du territoire.

Le gouvernement espère ainsi réduire considérablement les pertes fiscales, renforcer la souveraineté énergétique du pays et assainir un secteur crucial pour l’économie nationale.

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