
Les délégués réunis à Dubaï ont finalisé jeudi 30 novembre 2023 la mise en œuvre d’un fonds qui aiderait à indemniser les pays vulnérables qui luttent pour faire face aux pertes et aux préjudices causés par le changement climatique, une avancée majeure au premier jour de la Conférence des Nations Unies sur le climat de cette année.
« Les nouvelles d’aujourd’hui sur les pertes et les préjudices donnent un bon départ à cette conférence des Nations Unies sur le climat. Tous les gouvernements et négociateurs doivent profiter de cet élan pour obtenir des résultats ambitieux ici à Dubaï », a déclaré le chef d’ONU Climat, Simon Stiell, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle l’annonce a été faite.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué la décision de rendre opérationnel le nouveau Fonds pour les pertes et préjudices. Selon lui, il s’agit d’un « outil essentiel pour assurer la justice climatique ».
« J’appelle les dirigeants à apporter des contributions généreuses et à faire démarrer le Fonds et la Conférence sur le climat sur des bases solides », a-t-il écrit dans un message sur le réseau social X.
Ce fonds est une demande de longue date des pays en développement, qui se trouvent en première ligne du changement climatique et sont confrontés au coût des ravages causés par des phénomènes météorologiques extrêmes toujours plus nombreux, tels que la sécheresse, les inondations et la montée des eaux.
Après plusieurs années d’intenses négociations lors des réunions annuelles des Nations Unies sur le climat, les pays développés ont exprimé leur soutien à la nécessité de créer ce fonds l’année dernière lors de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte.
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Le sultan al-Jaber, président de la conférence sur le climat COP28, aurait déclaré que son pays, les Émirats arabes unis, s’engagerait à hauteur de 100 millions de dollars dans ce fonds.
L’Allemagne aurait également promis une contribution de 100 millions de dollars au fonds. Les États-Unis et le Japon ont aussi annoncé leur contribution au fonds.
La 28e réunion annuelle, connue sous le nom de « COP » du nom de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a débuté jeudi et devrait se dérouler jusqu’au 12 décembre.
L’action se déroule sur le vaste campus d’Expo City, décoré d’arbres et de feuillages. Il est situé à la périphérie de Dubaï et devrait accueillir plus de 70.000 délégués, négociateurs et autres participants se réunissant pour façonner un avenir meilleur pour la planète.
« Une action audacieuse, maintenant »
S’exprimant plus tôt jeudi lors de l’ouverture de la conférence, le secrétaire exécutif de la CCNUCC, Simon Stiell, a lancé un avertissement selon lequel le monde faisait des « petits pas » face à une crise planétaire terrifiante qui nécessite une action audacieuse maintenant.
« Nous faisons de petits pas et beaucoup trop lentement pour élaborer les meilleures réponses aux impacts climatiques complexes auxquels nous sommes confrontés », a-t-il déclaré aux délégués réunis pour la COP28.
L’avertissement du chef du climat de l’ONU est intervenu quelques heures seulement après que l’agence météorologique de l’ONU, connue sous le nom d’OMM, a publié un rapport provisoire affirmant que cela avait « brisé » des records climatiques accompagnés de conditions météorologiques extrêmes qui ont laissé une traînée de dévastation et de désespoir.
Ce qui est en jeu
Dans son discours d’aujourd’hui, le chef d’ONU Climat, Simon Stiell, a souligné les enjeux. « Cela a été l’année la plus chaude jamais connue par l’humanité. Tant de records terrifiants ont été battus », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous payons avec la vie et les moyens de subsistance des gens ».
« La science nous dit qu’il nous reste environ six ans avant d’épuiser la capacité de la planète à faire face à nos émissions de gaz à effet de serre, avant de dépasser la limite de 1,5 degré Celsius », a-t-il prévenu, faisant référence à l’un des objectifs clés de l’Accord historique de Paris sur le climat adopté en 2015.
Il est inquiétant de constater qu’un flux constant de rapports publiés à l’approche de la COP28 montrent que le monde est loin d’être sur la bonne voie pour atteindre les objectifs climatiques. et en l’absence d’actions ambitieuses, nous nous dirigeons vers une augmentation des températures de 3 degrés Celsius d’ici la fin de ce siècle.
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Dans ce contexte, M. Stiell a appelé les pays à fournir de nouvelles contributions déterminées au niveau national (CDN), ou plans d’action nationaux sur le climat, dans lesquels chaque engagement en 2025 – en matière de financement, d’adaptation et d’atténuation – est conforme à un réchauffement de 1,5 degré Celsius.
Onu Info