
L’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro (Photo) a dénoncé mercredi à Lomé, le projet de révision constitutionnelle en cours d’adoption à l’Assemblée nationale surtout le passage du mandat présidentiel à 7 ans une fois renouvelable et de 6 ans pour les députés renouvelable deux fois. A cet égard, il a lancé un appel à la mobilisation générale pour faire échec à ce « coup de force » du régime en place. « Le nouveau texte proposé est plus grave que la constitution en vigueur. Le régime RPT/UNIR est vorace, sans pitié, et considère le Togo comme une propriété privée », a-t-il déclaré.
L’archevêque évoquant l’article 59, qui consacre le mandat présidentiel de 5 à 7 ans trouve que le régime en place est « sans pitié et vorace ».
« Cela veut dire qu’à la fin du mandat de Faure Gnassingbé en février 2020 où il aura déjà bouclé 15 ans au pouvoir, il peut encore se présenter 2 fois devant les électeurs. Cette fois-ci, pour un mandat de 7 ans, il finira en principe en 2034 », a-t-il dénoncé.
L’article 75 nouveau dispose que « les anciens présidents de la République sont de plein droit membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni visés pour les actes posés pendant leur mandat ». Ils jouiront également des privilèges et avantages définis par une loi organique.
Quant à l’article 52 nouveau, la durée du mandat du député passe de 5 ans à 6 ans renouvelable 2 fois alors et l’article 65 nouveau portant sur la durée de la transition, après une vacance de pouvoir, passe désormais de 60 jours à 100 jours. Et l’élection présidentielle se fera à un scrutin uninominal majoritaire à 2 tours.
Pour le prélat, le Togo, n’étant pas une propriété privée du régime RPT/UNIR, le gouvernement doit limiter les réformes qu’au texte proposé par l’expert constitutionnaliste sénégalais commis par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) au plus fort de la crise sociopolitique déclenchée le 19 août 2017.