
La fistule obstétricale est l’une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement. Aujourd’hui, les efforts mis en oeuvre pour prévenir et éliminer la fistule à travers le monde risquent d’être compromis dans le contexte de la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19.
La fistule est une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum, due à un arrêt prolongé du travail en l’absence de soins obstétricaux. Elle provoque une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin, et entraîne à plus long terme des problèmes médicaux chroniques. Les femmes qui en souffrent sont souvent condamnées à la dépression, à l’isolement social et à une aggravation de la pauvreté, souligne le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).
Selon l’UNFPA, l’agence directrice des Nations Unies en charge des questions de santé sexuelle et reproductive, les perturbations économiques et physiques causées par la maladie à coronavirus (COVID-19) pourraient en effet avoir d’énormes conséquences sur les droits et la santé des femmes et des filles.
Sur une période de six mois, dans les pays à faibles et moyens revenus, les diverses et importantes perturbations causées par les confinements pourraient empêcher 47 millions de femmes d’avoir accès à des contraceptifs modernes, ce qui provoquerait près de 7 millions de grossesses non désirées supplémentaires.
La pandémie risque aussi de causer de graves retards dans les programmes visant à éliminer les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants. Ces retards dans les programmes, qui s’ajouteraient aux difficultés économiques mondiales, pourraient aussi avoir pour conséquence 13 millions de mariages d’enfants de plus sur les dix ans à venir. On constate également dans le monde entier des perturbations des services de planification familiale.
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Dans de nombreux endroits, les structures de santé ferment ou limitent les services fournis. Là où les systèmes de santé sont débordés par les cas de COVID-19, le personnel de santé n’a pas toujours le temps ni l’équipement individuel de protection nécessaire pour assurer des conseils ou des services de planification familiale. Dans certaines régions, les femmes ne se rendent plus dans les structures de santé à cause des mesures de confinement ou bien par crainte de s’exposer à la COVID-19. De plus, les ruptures dans les chaines d’approvisionnement limitent la disponibilité des contraceptifs dans de nombreux endroits.
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Depuis le 23 mai 2013, les Nations Unies célèbrent la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, qui vise à sensibiliser la société à cette problématique et à mobiliser l’appui de la communauté internationale. Plus que jamais, il faut mettre fin à la fistule obstétricale dans le monde.