Vendredi 24 novembre 2023 s’est tenue à l’assemblée nationale togolaise, une confrontation entre le gouvernement et les membres de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19. Un débat houleux de six heures qui n’a pas pour autant permis de lever les équivoques.
Est-ce qu’il y a eu détournement des fonds de la gestion Covid-19 en 2020? Est-ce qu’il y a eu fraude? Est-ce qu’il y a eu une mauvaise gestion? Est-ce que l’ordonnateur d’alors qui est le ministre de l’économie et des finances Sani Yaya a bien joué son rôle? Pourquoi les pièces justificatives de certaines dépenses n’ont pas été fournies à la cour des comptes au moment de la contradiction du rapport provisoire? Ici comme le bon de commande des 31500 tonnes de riz de plus de 8 milliards de F Cfa et le procès verbal de réception?
A quoi a servi le parc construit par le ministère de la communication et des médias pour près de 6 millions de F Cfa? Ou encore pourquoi le ministère du développement à la base s’est comporté comme un « opérateur économique » pour la fourniture des masques artisanaux aux élèves alors que ce rôle pouvait être joué directement par les chambres des métiers qui ont reçu les paiements des commandes ? Sur les réquisitions des hôtels, pourquoi les paiements ont été faits sur des comptes de particulier? Autant de questions soulevées par le rapport de la Cour des comptes que le gouvernement a tenté de répondre dans cette confrontation qui relance le débat sur le respect des procédures en matière de finance publique et des marchés publics.
Pendant les échanges, le gouvernement comme lors d’une communication faite devant les députés a regretté la méthode et l’absence de pédagogie dans la rédaction du rapport. « La Cour des comptes aurait pris soin de mieux expliquer les choses que le rapport n’aurait pas soulevé autant de commentaires », a déclaré le ministre Sani Yaya qui a brandi cette fois-ci des justificatifs des dépenses que des membres de la Cour assurent prendre connaissance séance tenante.
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« Tout ce débat n’aurait pas eu lieu si les ministères concernés avaient fourni les pièces justificatives lors de la période de contradiction qui est de un mois après la publication du rapport provisoire envoyé aux audités », ont soutenu les membres de la Cour des comptes.
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A la suite de cette confrontation qui a le mérite d’être saluée, la commission spéciale va produire un rapport qui sera présenté en plénière pour adoption par les députés. « C’est en ce moment que les députés vont tirer une conclusion et faire une opinion de ce qui a été dit par le gouvernement et la cour des comptes », a déclaré Bernadette Legzim-Balouki, présidente de la commission spéciale.
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A noter que la séance s’est tenue en présence de la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Tsègan Djigbodi.
