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Togo-Contrairement à Jérémie Vidja, Gaëtan Doh Ahoomey-Zunu va siéger à l’Assemblée nationale

(24hinfo)-Il est le deuxième non-voyant à être élu député mais sera le premier à siéger. Si en 2013 Jérémie Yao Vidja, l’élu malvoyant dans la circonscription d’Amou sous les couleurs d’UNIR (majorité présidentielle) n’a pas siégé, ce sera le contraire pour Gaëtan Doh Ahoomey-Zunu, malvoyant, élu député UFC (opposition) dans le Grand Lomé.

Aux côtés des 90 autres députés, il veut travailler sans laisser personne pour compte. Lors de la campagne, il a affirmé qu’il est candidat « pour faire évoluer les conditions de vie des personnes handicapées et des groupes vulnérables ».

Cet ingénieur et ancien chef division chez Renault en France, a perdu sa vue il y a quelques années au Togo. Alors qu’il était en vacances à Lomé, il a été victime d’un braquage qui a mal tourné, lui faisant perdre ainsi l’usage de ses yeux. Et depuis, l’homme a appris à vivre sans la vue.

Pendant la législature, il entend déposer avec l’aide d’autres députés une proposition de loi qui permettra d’octroyer une allocation compensatoire de 30 000 F par mois à tous les handicapés, car dit-il « le handicap coûte cher ».

Mardi lors de la rentrée inaugurale de l’Assemblée, il a laissé quelques mots à la presse dont voici l’intégralité :

« Je suis à l’Assemblée nationale en tant que citoyen togolais. Ensuite, ma nature est différente de celle de mes collègues députés, je suis une personne non voyante. Mais, en ce moment, je me ressens avec solennité, avec fierté et avec gravité. Gravité, parce que je suis une personne handicapée, vulnérable et fragile. Je voudrais apporter ma contribution qu’est la paix, la sincérité, le travail, l’équité, la justice dans notre pays. Je crois que nous parviendrons. Je ne voudrais pas travailler sans les personnes vulnérables. Je veux travailler sans laisser personne de côté. Mon défi serait de convaincre mes collègues pour que tous nos travaux puissent prendre en compte les spécificités de chaque catégorie de population de notre pays. Ceci, pour que la prospérité puisse partir de la base vers le sommet. Les grandes choses ne sont grandes que si elles peuvent profiter au plus grand nombre. Il ne s’agit pas d’être une minorité dans une masse. Ce n’est pas par la force ni la puissance. C’est par l’esprit de Dieu, la volonté du peuple, le courage de faire mieux que ce qui se faisait hier. Je pense que nous comprendrons que si nous savons faire marcher le plus petit, nous ferons courir le plus fort ».

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