
Très attendue, l’ouverture du dialogue inter-togolais s’est déroulée dans une ambiance très cordiale lundi 19 février à l’auditorium présidentiel Evala de l’hôtel 2 février. Tous les leaders politiques de l’opposition, du moins les 14 membres de la coalition de l’opposition à l’origine des manifestations politiques dans le pays et d’autres invités, ainsi que des chefs des organisations internationales, les ambassadeurs, la société civile et les médias ont pris part à la cérémonie présidée par le facilitateur, président du Ghana, Nana Akufo-Addo.
Un seul absent dans les rangs de l’opposition, pas le moindre, le leader Tikpi Atchadam du parti national panafricain (PNP) parti à l’origine des manifestations violentes du 19 Aout 2017, début de la crise politique dans le pays. Il était même désigné par la coalition pour participer au dialogue.
Lire aussi-Visiteurs leaders internationaux aux Etats-Unis :Témoignages des togolais
Les raisons évoquées sont diverses. D’après une source proche du parti, l’absence du chef du PNP est justifié par des raisons de sécurité. ‘On connait la dictature de Faure Gnassingbé qui peut envoyer son soldatesque pour venir l’accueillir à l’hôtel 2 février’, nous confie notre source.
Une légèreté d’autant plus que c’est ce dernier qui a pris part aux côtés des ses collègues de l’ANC et CDPA à des rencontres préalables avec les chefs d’Etat du Ghana, Nana Akufo-Addo et de la Guinée, Alpha Condé. En plus des gages ont été donnés par le régime pour garantir la sécurité de tous les participants au dialogue entériné aussi par le règlement intérieur. Alors de quoi se reproche le leader du PNP? Est-il coupable de quelque chose ? Serait-il impliqué dans des affaires louches ?
Tant de questions que se posent les togolais surtout une majorité qui souhaiterait voir le leader du PNP prendre part au cadre de dialogue pour mieux exposer les contours et les motivations du retour de la constitution de 1992, principale revendication du parti.
Néanmoins, son absence n’attache en rien, le bon déroulement du dialogue d’autant plus que les autres leaders de la coalition sont présents à l’instar du chef de fil de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, (ANC, parti parlementaire), Yawovi Agboyibor (CAR, parti parlementaire), Brigitte Adjamagbo-Johnson (CDPA, parti extraparlementaire) , etc….
Au début du dialogue proprement dit, juste après l’ouverture officielle, les leaders de l’opposition ont clairement signifié à la presse qu’ils porteront les revendications du peuple, dès lors pas de crainte même si l’on aurait souhaité la présence du leader du parti à l’origine de la demande du retour de la constitution de 1992.
La séance de lundi sous la facilitation du président Ghanéen a abordé outre les mesures d’apaisement, de restauration de la confiance, la participation du gouvernement, le retour à la constitution de 1992. Des interprétations diverses ont été livrées par les deux parties (pouvoir et opposition) selon la médiation et dont la délibération est renvoyée au vendredi 23 février dans l’après-midi.
Ernestine