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Décès de cas positifs de Covid-19 au CHU SO :  le DG Adom Kpao annonce de nouvelles mesures et rassure

Après le décès de deux cas positifs de coronavirus (Covid-19) au CHU Sylvanus Olympio de Lomé, la plus grande structure sanitaire du pays, des inquiétudes ont gagné les malades, le personnel soignant, mais aussi l’opinion publique. Pris de court par cet incident, malgré le dispositif mis en place depuis le premier cas annoncé de covid-19 le 6 mars au Togo, l’hôpital a décidé de nouvelles mesures.  Le médecin-colonel Adom Kpao, directeur général du CHU SO revient dans cet entretien sur ces mesures et ce qui va changer.

24heureinfo : deux  patientes ayant séjourné au CHU  Sylvanus Olympio, pendant au moins cinq jours sont décédées  de Covid-19. Comment peut-on expliquer cet incident grave dans le plus grand hôpital du pays ?
Adom Kpao : dans le dispositif national, le CHU  n’est pas destiné à prendre en charge les cas de coronavirus positifs et, si ces cas ce sont retrouvés dans nos services, c’est une erreur d’appréciation et de diagnostic. Dès l’entrée, le test de covid-19 devrait être  fait et si c’était le cas, ces sujets seraient transférés au CHR Lomé-Commune où les équipes sont dédiées  pour la prise en charge.
Malheureusement, il y avait des commodités, d’autres maladies que ces personnes souffraient et c’est ce qui aurait échappé à la vigilance  de l’équipe soignante qui  a participé à leur prise en charge pendant leur séjour. C’est une erreur, parce qu’avec le temps qui court, toute suspicion et tout signe ayant train au coronavirus devraient être testés, surtout qu’on ne connait pas encore tous les signes que ce virus produit chez les personnes.  Je reconnais que là, notre dispositif n’a pas été très réactif.
Le personnel  aussi se plaint du manque de matériel ?
Que ce soit avant Covid19, ou après, les matériels sont fournis en nombre. Les masques, les gants, l’alcool et les solutions hydro alcooliques sont fournis par semaine. Nous avons toujours continué à fournir, bien que ces temps-ci, la fréquentation de l’hôpital a diminué presque de moitié, alors qu’on donne les mêmes quantités.  Je pense qu’il faut distinguer deux choses dans le cas actuel : se plaindre de l’insuffisance, et se plaindre qu’on ne donne pas et c’est insuffisant,  c’est deux choses différentes. Aussi, lorsque vous avez la même quantité pour des fréquentations qui ont diminué  de moitié, cela veut dire qu’on a donné deux fois. Est-ce que c’est possible qu’au sein du personnel, des gens prennent des masques ici pour aller protéger leur famille ? Ce qui crée un manque. Aujourd’hui (vendredi 17 avril, date de l’entretien, ndlr),  on a eu une dotation de la part de la coordination nationale, qui viendra nous soulager. La semaine dans laquelle les deux cas étaient même arrivés, la dotation a été bien faite.
Quelles sont les nouvelles mesures prises pour rendre plus réactif  votre dispositif  et en même temps rassurer les togolais?
D’abord, nous allons reprendre la formation pour les 800 personnes formées, définir les circuits des malades, exiger que les médecins seniors soient toujours présents. Nous avons mis  en quarantaine  tous ceux qui étaient en contact avec les deux cas positifs décédés, nous avons désinfecté tous les matériels et les circuits pour éliminer le risque. Nous allons protéger tout le personnel  depuis le brancardier jusqu’aux médecins, ce qui se fait déjà, mais  insuffisant, parce que des gens veulent  appliquer une règle en disant, un masque c’est pour quatre heures. Avec ça, nous ne pouvons pas tenir.
Nous avons pris toutes les dispositions, à tous les niveaux : de l’organisation des services aux  équipements. Les affiches seront placardées partout. Et si nous voulons être objectif, nous avons plus de personnes pour prendre en charge  des gens qu’il en faut. Dans ce cas,  nous allons essayer de réduire le nombre d’internes, de médecins en spécialisation, et de stagiaires dont la présence n’est pas indispensable dans les services, et mettre en place des couloirs pour assurer  la traçabilité de tous ceux qui auront à consulter ou traiter des patients dans ces moments difficiles. Ceci au cas où –on ne le souhaite pas- un cas arrive, on pourra bien retrouver rapidement les contacts et éviter toute propagation.
Propos recueillis par Charles Djade

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