Le député Agbéyomé Kodjo ne s’est pas présenté mercredi 11 mars devant la commission spéciale mise en place par l’Assemblée nationale chargée d’instruire la demande de levée de son immunité parlementaire demandée par la Justice.
Suite à la saisine de l’Assemblée nationale par le procureur de la République demandant la levée de l’immunité parlementaire du député et candidat malheureux à la présidentielle du 22 février 2020, Agbéyomé Kodjo, la présidente Yawa Tsègan a mis en place une commission chargée d’instruire le dossier et « auditionner » le député. La justice l’accuse d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de diffusion de fausses informations, de dénonciations calomnieuses encore de trouble aggravé à l’ordre public…
« Le Ministère public entend engager sans délai des poursuites pénales contre le député Gabriel Mensan Agbéyome Kodjo pour répondre des faits délictuels et criminels (…) conformément aux dispositions pénales en vigueur dans notre pays », a indiqué le procureur Essolissam Poyodi dans son courrier en qualifiant d’ « inadmissibles » et « d’une extrême gravité », les propos et agissements du député à l’Assemblée nationale, une personnalité ayant occupé de hautes fonctions dans notre pays.
« En s’érigeant en président de la République élu au mépris des résultats définitifs de la cour constitutionnelle et en procédant aux actes subséquents (nomination d’un premier ministre, création d’un site web officiel, etc) alors même que le mandat du chef de l’Etat actuel est toujours en cours, le député Agbéyome Kodjo accomplit ainsi, entre autres, des actes subversifs. Ce faisant, il tente de supprimer les institutions de la République régulièrement établies », précise le procureur dans sa note.
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Pour l’entourage du député Kodjo et président autoproclamé élu, qui continue de nommer les membres de son gouvernement, les chefs d’accusation sont « fabriqués et montés ».
Agbéyomé Kodjo crédité de 19,46% des voix selon les résultats officiels s’est autoproclamé président élu et agit comme un chef d’Etat alors que la Cour constitutionnelle a proclamé vainqueur à 70,78% le président sortant Faure Gnassingbé. Ainsi, Kodjo, refuse de reconnaître sa défaite.