
La plateforme nationale de promotion de l’agriculture familiale au Togo (PNAFAT) est en séance de validation lundi et mardi à Lomé d’une étude visant à proposer des orientations au gouvernement, pour une meilleure prise en compte des aspirations des exploitants familiaux, dans le programme national de développement des agropoles dont Kara abrite le premier site pilote.
Au Togo où l’agriculture exploite 96% des ménages ruraux avec près de 60% de la population active, le gouvernement a fixé un nouveau cap qui vise l’auto-suffisance alimentaire et la transformation. Le programme des agropoles né de cette volonté est en cours d’expérimentation à Kara à 420 km au nord de Lomé.
Malheureusement, le schéma de mise en oeuvre en cours semble occulter les réalités des petits producteurs. Selon les résultats d’une étude indépendante financée par le « projet de plaidoirie pour influencer les instruments de mise en oeuvre de la nouvelle politique en faveur des exploitations familiales au Togo » et dont les résultats sont en cours de validation par les membres de la PNAFAT, les exploitants familiaux disposent moins d’informations sur l’accès au financement rural, la sécurisation foncière, l’approvisionnement des marchés locaux et surtout l’importance de la contractualisation. L’étude qui s’est attardée sur les producteurs de sésame a révélé l’absence de contrat sur la mise à la disposition des semences vendues à crédit, puis l’achat entre agrégateurs et producteurs devenue source d’incompréhension autour des prix d’achat fixé à 500 F CFA par Kg.
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Quelle solution pour un programme plus inclusif? C’est la question qui préoccupe les deux organisations principales de la plateforme nationale de promotion de l’agriculture familiale au Togo, Inades-Formation Togo et la coordination togolaise des organisations paysannes et de producteurs agricoles (CTOP). Pendant deux jours d’ échanges, des propositions objectives visant l’intérêt des exploitants familiaux seront formulées sur la base des résultats de l’étude menée sur le site pilote d’Agropole de Kara et auprès des acteurs.
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« Les recommandations qui seront faites au cours de cet atelier seront transmises au gouvernement pour une prise en compte des aspirations des petits producteurs qui doivent tirer profit du programme», a indiqué Arthur Zogan, Secrétaire Exécutif de la CTOP, organisation membre de la plateforme.

Crédit CH
En ouvrant les travaux de la rencontre, la directrice générale de l’Inades Formation Togo Sélome Adoussi Houetognon a appelé les participants à plus d’implication et à faire sortir des propositions qui « permettront aux exploitants familiaux de vivre dignement de leurs activités mais surtout de pouvoir améliorer et mettre en œuvre les politiques publiques basées sur l’agriculture familiale ».
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« Nous visons à l’horizon 2030 l’objectif : « un monde sans faim ». Et pour y parvenir, nous devons promouvoir un système alimentaire sain et durable basé sur la promotion de l’agriculture familiale . C’est pour cela, que nous œuvrons pour la protection et la défense des intérêts des producteurs familiaux » a -t-elle souligné.