(24hinfo)-L’Indice de perception de la corruption (IPC) 2018, publié fin janvier 2019 par Transparency International, montre que le Togo a régressé de 12 points dans le classement mondial de la corruption en s’installant à la 129e place sur 180 avec un score de 30 sur 100. En 2017, le pays était classé au 117e rang avec un score de 32 sur 100 constant depuis 2015.
« La corruption effrite la démocratie et produit un cercle vicieux en sapant les institutions démocratiques. En effet, plus ces institutions sont faibles, moins elles sont en mesure de contrôler la corruption », a déclaré Patricia Moreira, directrice générale de Transparency International, appelant à un redoublement d’efforts pour renforcer les freins et contrepoids et protéger les droits des citoyens.
En effet, une analyse croisée incorporant des données sur la démocratie dans le monde montre qu’un lien existe entre corruption et santé démocratique. Dans l’IPC 2018, les démocraties bien établies obtiennent en moyenne un score de 75 points ; les démocraties imparfaites un score moyen de 49 ; les régimes hybrides – présentant des éléments de tendance autocratique – arrivent à un score de 35 ; et les régimes autocratiques enregistrent les pires résultats, leur score moyen atteignant à peine 30 points.
A la lumière de cette contre-performance du Togo, on note la persistance du fléau corruption dans le pays malgré les désirs des dirigeants du pays à enrayer le phénomène. Même si en novembre 2018, le Millenium Challenge Corporation (MCC) en publiant la carte des scores a relevé que le pays a validé l’indicateur, maitrise de la corruption, Transparency International montre le contraire.
Cette régression doit interpeller au plus haut niveau si telle est la volonté d’arriver à endiguer véritablement le fléau corruption dans le pays. « L’autorité doit prendre ses responsabilités en alliant la carotte et le bâton », suggère un acteur de la société civile, pour qui, au-delà de sauter des gens à des postes pour des scandales de corruption, la justice doit faire sa part pour « punir » les auteurs afin de « décourager » d’autres candidats.
Dans le Top 5 des pays les plus corrompus, sont classés deux pays africains : la Somalie prend la dernière place du classement, talonnée par le Soudan du Sud, au 178e rang. Malgré leur mauvais score , ces deux pays ont néanmoins gagné un point dans l’indice de corruption (IPC) par rapport à 2017.
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Dans les pays africains les mieux classés, les Seychelles occupent le haut du podium en se classant 28e sur 180 pays. Puis, vient le Bostwana qui a perdu sa place de champion continental (34e), puis le Cap-Vert qui reste stable à la 45e place. Le Rwanda et la Namibie sont respectivement à la 48e et la 52e place. Le Sénégal a cette année perdu un rang en prenant la 67e place au détriment de l’Ile Maurice.
« Notre étude établit un lien évident entre démocratie saine et lutte efficace contre la corruption dans le secteur public. La corruption a beaucoup plus de chances de prospérer là où les fondements démocratiques sont faibles et, comme nous l’avons observé dans de nombreux pays, là où les politiciens populistes, peu démocrates, peuvent en abuser à leur avantage », a souligné Delia Ferreira Rubio, présidente de Transparency International.