« Contrôle de qualité des comptes de la santé : produisons des données fiables pour bâtir un système de santé performant ». C’est autour de ce thème que se tient depuis ce lundi 23 septembre à Lomé, une rencontre pour les spécialistes en économie et financement de la santé venus du Bénin, du Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et du Togo. Organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle vise à outiller les équipes des pays membres dans l’amélioration de la qualité des comptes.
Pendant cinq jours, des experts de l’OMS vont former les participants à mieux tenir les registres des données pour pallier aux incohérences, inconsistances et incongruences souvent constatés généralement. Ceci, afin de doter les systèmes de santé des pays participants, de bases factuelles robustes pour une prise de décisions éclairée en matière de financement, favorable à la performance.
Comptes de la santé : de quoi s’agit-il ?
Selon la représentante résidente de l’OMS au Togo, Dr Diallo Fatoumata, les comptes de santé (CS) constituent un cadre cohérent et harmonisé permettant d’évaluer les volumes de financement mobilisés dans la mise en œuvre des activités de santé et de retracer les flux des financements des systèmes de santé pour une période donnée. Ils permettent aussi de retracer les dépenses et d’analyser de façon détaillée, la consommation finale de soins de santé et les financements correspondants, qu’ils relèvent de l’assurance maladie, de l’Etat, des collectivités locales, des organismes complémentaires ou directeurs des ménages.
» Il est reconnu sur le plan international que le système des comptes de la santé est l’un des instruments puissants pour aider les décideurs à opérer les meilleurs choix possibles, à apprécier l’utilisation des ressources, à suivre et évaluer la performance ou l’efficacité des systèmes de santé », a indiqué Dr Diallo.
Le Togo a bénéficié de l’appui technique et financier de l’OMS pour produire des différentes éditions de comptes de la santé dans les années 2013, 2014, 2015 et 2016.
« Les comptes de la santé aident à pourvoir des informations. Ils nous permettent d’évaluer les volumes de financement mobilisés pour les interventions de santé et de retracer les flux de financement des systèmes de santé, a déclaré Akakpo Midamégbé, directrice de cabinet représentant le ministre de la santé et de l’hygiène publique. Les résultats des comptes de santé fournissent des informations précieuses pour apprécier les performances du système de santé. Ils peuvent être utilisés pour faire des projections financières du système de santé et enfin offrent la possibilité de comparer les dépenses d’un pays à celles d’un autre. Ce qui est d’une grande valeur pour la détermination des objectifs et les repères de performance ».
Des défis restent à lever
A ce jour, seuls 16 sur 17 pays dans la sous-région ouest-africaine ont au moins trois productions de comptes de la santé à leur actif. Cependant, indique la représentante résidente de l’OMS au Togo, « si cette production régulière est à saluer », des « défis demeurent qu’en à la qualité et l’utilisation des résultats des comptes pour la planification, l’allocation des ressources et le suivi réaliste des tendances de dépense de santé par les Etats membres ». Parmi les défis se trouvent entre autres les erreurs de codage et de saisie, la mauvaise construction des clés de répartitions. « Ces erreurs pourraient être dommageables pour les décideurs qui pourraient bâtir des allocations budgétaires sur des données erronées », a averti Dr Fatoumata Diallo. D’où, la pertinence de la rencontre de Lomé qui a pour objectif de renforcer les capacités des équipes pays dans l’amélioration de la qualité des comptes.
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