Pus que jamais la «désinformation» envahit notre quotidien ! Avec l’expansion des réseaux sociaux et la possibilité pour tout un chacun de publier ce qu’il veut sur ceux-ci, de nouvelles dérives ont vu le jour. Parmi celles-ci, les fake news, comprenez «fausses informations». Heureusement, il y a des astuces pour reconnaître une vraie info d’un gros mensonge. 24heureinfo vous propose quelques unes.
Des rumeurs tu te méfieras
Votre maman vous a appris à ne pas accepter de bonbon d’un inconnu ? C’est pareil avec les informations sur le web. Rumeurs, intox, images détournées… L’internaute est un loup pour l’internaute. Partez donc du principe qu’une information donnée par un inconnu est par défaut plus fausse que vraie.
Mais alors comment, sans avoir un bac +12 en internet, ne pas se faire avoir par une rumeur propagée en ligne ? Date de publication, géolocalisation, retouches… Concernant les images, un guide de France 24 peut vous être utile pour savoir si une photographie ou une vidéo a été manipulée. Google Images et TinEye permettent ainsi de savoir si une image a été publiée avant ce que prétend sa légende. Le même type d’outil, créé par Amnesty International, existe pour les vidéos. Le site Wunderground permet, lui, de vérifier la météo d’un lieu à une date donnée.
Le virus du sida créé par la CIA pour briser l’élan de la révolution à Cuba… Difficile à croire, non ? Et pourtant, cette thèse absurde circule depuis des années sur le web. On appelle cela une « fake news ». Elles prolifèrent sur le Net et via les réseaux sociaux et réussissent souvent à convaincre.
Alors qu’au Togo, aucune loi consacrée n’est encore adoptée pour contraindre judiciairement les sites fautifs à retirer ces fausses informations, et que seuls quelques articles du Code pénal et du code de la presse punissent ces faits, nous vous donnons quatre réflexes à adopter pour démêler le vrai du faux.
Qui publie ? On se pose la question lorsqu’on surfe ailleurs que sur un site d’un organe de presse soumis à des obligations de déontologie (sources fiables, recoupement…). Un clic sur « en savoir plus » ou « à propos », souvent en bas de page, permet de connaître l’éditeur du site. Un indice : si d’innombrables fenêtres publicitaires pour des produits exotiques viennent polluer la lecture, il y a de fortes chances que le site soit d’une fiabilité douteuse. Sur les réseaux sociaux, on n’accorde pas une confiance aveugle à ses « amis » et on se méfie des appels à relayer des articles à tous ses contacts dans l’espoir — c’est un classique — de sauver un enfant victime d’une maladie rare.
Quoi, pourquoi, où ? Une information digne de ce nom doit logiquement pouvoir répondre de façon logique à ces interrogations. Pourquoi est-elle publiée aujourd’hui ? Mentionne-t-elle des lieux exacts, une date précise ? Si l’enchaînement des réponses manque de fluidité ou conduit à se poser de nouvelles questions sans lien avec l’information primaire, c’est louche !
Trop beau pour être vrai. Souvent, les images et vidéos qui trichent sont bien trop spectaculaires pour être réelles… comme ces requins qui barbotent dans l’eau d’un centre commercial inondé ou ce cliché montrant un homme, prétendument sur le toit d’une des TwinTowers le 11 septembre 2001 à New York, avec un avion prêt à s’écraser sur le bâtiment en arrière-plan. Copiez l’image ou son adresse URL en faisant un clic droit de la souris, et lancez une recherche inversée sur Google images pour connaître son origine. On peut également utiliser un moteur de recherche comme Tineye.com ou le site FotoForensics pour savoir si un cliché a été retouché par un logiciel.
Vive les pros du faux. Certains sites se sont fait une spécialité de débusquer les fausses informations en ligne. L’un des plus anciens, Hoaxbuster.com, lancé en 2000, recense tous les canulars du Web et les rumeurs qui circulent sur le Net.
Les enseignants peuvent aussi utiliser des outils pédagogiques comme Info Hunter, lancé à l’occasion du Safer Internet Day. Il apprend à prendre du recul, à reconnaître et à décrypter les fausses nouvelles. L’association de journalistes Entre les lignes propose également des ateliers de sensibilisation pour les collégiens et lycéens.
Une formation pour aider les journalistes et leader d’opinions
Face à la montée de ces fausses informations, à l’allure inquiétante dans notre pays qui a traversé un moment de crise avec des manifestations politiques, des déferlements d’images tronquées ou non, un projet de formation porté par le groupe « Média Togo », dénommé « cette semaine dans les fake News » et soutenu par l’ambassade des Etats-Unis a eu lieu l’année dernière. Y ont pris part, journalistes et acteurs de la société civile. Elle permet d’outiller les participants à pouvoir, à terme, passer le message que les fausses informations sont dommageables et dangereuses et éduquer les communautés à rester vigilantes face à la menace des « fake news ».
La rencontre centrée sur le phénomène des fausses nouvelles permet aux participants d’identifier des exemples de désinformation, ce qui motive les gens à les créer, ainsi que les dangers liés à leur propagation. Et dans la mesure, des stratégies pour arrêter la propagation de la désinformation. Ceci, à travers plusieurs modules notamment : « fake news : comprendre le phénomène », « l’anatomie d’un fake news », « les méthodes pour recouper l’information », « comment éviter les pièges des fake news ? » et « quels outils pour lutter contre les fake news ? ».
« Les nouveaux médias, notamment les réseaux sociaux, sont, pour le journaliste ou le leader d’opinion, une source d’information. Ils ne sont pas l’information. A ce titre, tout message qui passe par eux mérite un traitement professionnel avant diffusion ou publication », a relevé le représentant de la HAAC. M. BadjibassaBabaka à l’ouverture de la rencontre de Lomé.
« La grande majorité des gens apprécient encore et veulent des informations véridiques. Face au développement de la désinformation et des fausses nouvelles, notre défi consiste donc à aider les gens à séparer les faits de la fiction », a souligné, pour sa part, l’ex ambassadeur des USA au Togo, David Gilmour, évoquant à quel point les fausses nouvelles ont exacerbé les tensions causées par la crise politique au cours de l’année écoulée au Togo. Selon lui, il s’agit d’un problème extrêmement grave, car pour qu’une démocratie fonctionne correctement, elle a besoin d’une population bien informée.
A termes il s’est agi pour l’ambassade et les initiateurs du projet d’amener les leaders d’opinion à faire le distinctif entre fausses et vraies informations.
Charles Djade dans Focus Infos