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Togo : Foly Satchivi recouvre la liberté par grâce présidentielle

Foly Satchivi, activiste opposant  au quatrième mandat de Faure Gnassingbé a bénéficié mercredi 16 octobre d’une grâce présidentielle, a confirmé une source officielle. Porte-parole d’un mouvement dénommé « en aucun cas », il devrait être libéré en 2020 selon le verdict de son procès en appel rendu le 10 octobre par la Cour d’Appel de Lomé. Pour Emmanuel Sogadji, membre de Togo Debout, une organisation qui a toujours réclamé sa libération, « c’est  une bonne nouvelle qui réjouit le monde des défenseurs des droits de l’homme ». Va-t-il se ranger après cette  libération ou va-t-il continuer la lutte anti-quatrième mandat ?

Arrêté le 22 août 2018, Foly Satchivi a été jugé et condamné par le Tribunal de Première Instance de Lomé à 36 mois de prison dont 12 avec sursis lors d’un procès le 16 janvier 2019 pour « rébellion » et « trouble aggravé à l’ordre public ». Le 10 octobre 2019, la Cour d’appel de Lomé a annulé la décision du Tribunal mais a reconnu coupable l’activiste « d’apologie des crimes et délits » et l’a maintenu en détention jusqu’en 2020. Mais depuis quelques heures, le jeune opposant est libre de ses mouvements.

Pression des organisations des droits de l’homme?

C’est ce que pensent certains  défenseurs des droits de l’homme togolais. Pour un responsable d’association  qui a requis l’anonymat, cette libération pourrait être due à la dernière réaction  de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un partenariat de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la FIDH (La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme ).  « Si en moins de quarante huit heures, l’activiste est libéré, c’est qu’il y a un lobbying, cette fois-ci gagnant »,  se  réjouit-il. « Cette libération peut être vue aussi sous le signe d’un apaisement. Satchivi est le seul acteur en prison  et largement médiatisé, or maintenant le régime ne souhaite plus être mal vu à quelques mois de la présidentielle », a souligné un autre connaisseur du domaine. Pour Emmanuel  Sogadji, membre de Togo Debout et président de la Ligue Togolaise des consommateurs, c’est  « un acquis »  mais il pointe du doigt une « procédure viciée à la base ». « On a constaté que le processus de jugement a été émaillé de beaucoup d’irrégularités, aussi bien devant les tribunaux   que pour ses soins de santé. Il a été plusieurs fois malade mais toujours gardé dans sa cellule », s’est désolé M. Sogadji

 Se ranger ou poursuivre la lutte anti-quatrième mandat 

«Connaissant ce jeune, je ne pense pas qu’il va arrêter  la lutte, a souligne l’un de ses proches. Peut-être qu’il  mettra une pause de quelques semaines ou mois ». «Je ne pense pas qu’il  va se ranger aussi facilement, affirme aussi Emmanuel Sogadji, qui reconnait cependant que cette décision relève de sa conviction ». « Défendre les droits de l’homme, c’est une passion. Il fait partie d’une association, qui a toujours gardé sa ligne et à sa sortie de prison, nous attendons sa réaction », a  ajouté  Sogadji.

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